Ce cru bourgeois du haut-médoc affiche sérénité et confiance en l’avenir et poursuit son chemin vert avec pour cette année la validation attendue de son engagement, la certification Demeter.
Retour sur 2018, une année éprouvante mais exceptionnelle
Cette année, Château Doyac, propriété située sur le plateau argilo-calcaire de Saint-Seurin de Cadourne, voisin du Château Sociando-Mallet, entame avec sérénité sa troisième année de conversion de son vignoble en culture biodynamique et sa quatrième année en bio. Malgré les conditions climatiques du printemps 2018 particulièrement difficiles en raison de la menace du mildiou liée aux nombreuses pluies, la vigne a bien réagi et a démontré sa capacité à s’adapter et à développer ses propres défenses. Certes, 2018 a mis à rude épreuve le vignoble et a demandé une forte mobilisation. Si les nombreux passages dans les vignes, l’effeuillage rigoureux devant les grappes de raisins pour faciliter le séchage et des travaux sur les sols ont permis de stabiliser la situation, le retour du temps chaud et sec à partir de juillet a mis un terme définitif à la pression sanitaire. Finalement la propriété note une baisse des rendements de l’ordre de 20%. Cette baisse est largement compensée par la grande satisfaction qu’apporte la qualité exceptionnelle de la récolte. Max et Astrid de Pourtalès ainsi que leur fille Clémence venue rejoindre la propriété familiale en 2016, sont convaincus d’être sur la bonne voie et maintiennent leur cap, celui d’une viticulture qui tient compte de l’harmonie entre terre, plante et environnement et qui privilégie la biodiversité en intensifiant la vie organique.
Le choix d’une viticulture en biodynamie c’est « croire en la plante »
Pour la famille de Pourtalès, le vignoble montre des défenses naturelles plus élevées. Selon les conclusions d’une récente étude conduite par Jean Masson directeur de recherches à l’Institut National de la Recherche Agronomique de Colmar publiée dans la revue Scientific Reports, il est prouvé que « les défenses naturelles sont plus élevées dans les vignes conduites en biodynamie, quel que soit le climat et la pression de pathogène. » Une conclusion qui conforte la conviction de Château Doyac. En effet Max de Pourtalès constate une intensification des échanges entre le plant de vigne et l’environnement qui se traduit par une vitalité et une résistance plus importantes et qui sont améliorées par les échanges naturels entre le sol et les racines d’une part, et entre le ciel et les feuilles d’autre part. Les échanges entre les innombrables micro-organismes du sol et le système racinaire de la vigne ainsi favorisés optimisent l’expression du terroir dans les raisins et donc dans le vin.
Les Tisanes, décoctions et extraits fermentés pour la vigne sont préparés sur place
En 2018 pour lutter contre la forte pression du midiou, l’utilisation du souffre et du cuivre a été légèrement supérieure à 2017 mais elle est restée dans les normes Demeter autorisées (4kg/ha). Les nombreux passages de 501 (silice de corne), ont été complétés par la pulvérisation de tisanes. Si l’emploi d’extraits végétaux ne remplacent pas un traitement fongicide, il s’avère efficace dans la protection du vignoble en éloignant les insectes ravageurs, en stimulant la vitalité des plantes et en renforçant leur résistance face aux maladies, parasites ou accidents climatiques.
C’est le cas par exemple du Calendua officinal appelé également souci qui possède des propriétés réparatrices et protectrices ou du pissenlit vecteur de soleil qui, pulvérisé dans les vignes par temps gris, sensibilise la plante à la lumière. Ou encore de l’achillée millefeuille très utile en biodynamie, une plante que l’on trouve partout et qui résiste à la sécheresse. Utilisée en tisane sur les vignes, elle aide à résister à la chaleur. Autre exemple, celui de l’ortie considérée en biodynamie comme la plante anti mildiou la plus efficace. La préparation à base d’ortie est ajouté au compost.
Une conviction sans faille pour la famille de Pourtalès qui s’investit quotidiennement dans son vignoble. Château Doyac, un des rares crus de sa catégorie à s’être engagé dans la conversion de son vignoble en biodynamie ne regrette pas ce choix et attend d’ici peu sa certification Demeter.
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