Château Doyac, vignoble de 28 ha en AOC Haut-Médoc certifié en biodynamie, a accueilli cette semaine quatre cochons Kune-Kune d’origine néo-zélandaise. Au regard des nombreux avantages qu’offrent ces petits cochons en matière de désherbage de la vigne, de décompactage du sol, de docilité aussi, leur utilisation au vignoble s’annonce comme une solution d’avenir écologique. La famille Pourtalès envisage déjà l’accueil d’un plus grand nombre.
Des petits cochons herbivores très efficaces
Les quatre bébés cochons âgés de deux mois nommés Prêle, Ortie, Ginger et Tirelire, sont arrivés la semaine dernière au Château Doyac. Ils sont pour le moment en période d’acclimatation et restent cantonnés aux alentours de l’écurie. Ces cochons Kune Kune originaires de Nouvelle-Zélande ont la particularité d’être dociles, sociables, fûtés et très efficaces. Le Kune-Kune n’est pas un cochon nain, à l’âge adulte sa taille restera moyenne avec un poids compris entre 50 et 100kg. Une fois la période d’adaptation terminée, ils iront dans les vignes se régaler des mauvaises herbes. A l’aide d’un parc mobile délimitant les parcelles et permettant une rotation dans le vignoble, ils brouteront le couvert végétal sur l’interrang et sous le rang. Ainsi, grâce à leur petite taille, ils peuvent faire aisément le tour des pieds rendant leur action tout aussi efficace sinon plus que les traditionnels outils.
Un désherbage en profondeur
Ce cochon se nourrit uniquement de végétaux, herbes diverses. Avec son groin le Kune-Kune désherbe en profondeur le sol des vignes en enlevant même les racines et décompactant ainsi le sol. Un avantage supplémentaire par rapport au mouton.
Dans les vignes même au printemps
Une autre particularité de ce cochon est qu’il n’a pas de muscle dans le cou, contrairement au mouton, par conséquent il ne va pas s’attaquer à la partie supérieure des vignes et pourra rester au printemps pour continuer à désherber le sol.
une aide contre la propagation du mildiou
En mangeant les feuilles mortes tombées au sol, porteuses des spores du mildiou, il pourrait même aider à limiter le développement de ce champignon tant redouté par les viticulteurs. Des études sont en cours et pourraient bien révéler l’efficacité du Kune-Kune comme moyen naturel de lutte du champignon.
Sociables et très intelligents
Prêle, Ortie, Ginger et Tirelire semblent se plaire au Château Doyac et ont été vite adoptés par les autres animaux déjà présents sur le domaine, chevaux, chiens et chats. « Ils sont extrêmement sociables, fûtés et très faciles à éduquer » confie Clémence à l’origine de cette initiative qui, comme ses parents, Max et Astrid de Pourtalès, est enchantée par ses petits cochons qui apportent une solution d’avenir à une gestion écologique, voire économique de leur vignoble certifié en biodynamie.
Le travail quasiment parfait qu’offre ces cochons a séduit la famille Pourtalès, qui, si les résultats s’avèrent concluants, envisage d’agrandir son cheptel.
Tous ces avantages font du Kune-Kune un amour de petit cochon !
Suite à l’épisode de grêle du 20 juin 2022 et afin de répondre activement aux défis climatiques, l’appellation Saint-Estèphe a voté un système de lutte anti-grêle pour protéger l’ensemble de son vignoble.
Réagir pour ne plus subir
Sous la houlette de son Président Jean-François Delon et de son conseil d’administration, le Syndicat Viticole de Saint-Estèphe lors de sa dernière assemblée générale, a validé le système de lutte collective contre la grêle proposée par la société Selerys*. L’appellation, marquée par l’épisode de grêle du 20 juin 2022, qui a touché une partie de son vignoble occasionnant des dégâts entre 30 et 80%, a fait preuve d’une réactivité et d’une solidarité exemplaires. Tandis que la qualité du 2022 se confirme comme exceptionnelle pour tous, la quantité quant à elle, se trouve réduite pour quelques-uns. Face à ces épisodes orageux dévastateurs qui en raison des incertitudes climatiques menacent de devenir plus fréquents, les viticulteurs ont décidé de réagir en se dotant d’un équipement de technologies de pointe.
Alertes et anticipation
Grâce à une plateforme contenant un outil d’évaluation des risques de grêle, les nuages dangereux seront identifiés. Alertés par sms, courriels ou messages vocaux, les viticulteurs pourront suivre le déplacement en temps réel des cellules orageuses répertoriées sur 3 niveaux d’alertes.
7 postes de tirs semi-automatiques répartis sur l’ensemble de l’AOC
Une commission technique dédiée sera mobilisée pour mettre en place une rotation d’astreinte afin de commander le réseau des 7 lanceurs disséminés sur la totalité de l’appellation (1180ha et 61 châteaux). Les viticulteurs d’astreinte pourront activer le lancement des ballons à distance. Lancés à 600m d’altitude, ces ballons gonflés à l’hélium agiront au cœur de la cellule avec précision au moment adéquat en optimisant le taux de transfert et la dispersion de l’agent (sel hygroscopique) dans le nuage. Cette lutte active par ensemencement permettra ainsi de faire précipiter les nuages avant la formation des grêlons.
Ce système qui sera déployé à partir d’avril 2023, est financé par une cotisation à l’hectare.
*Selerys, société française dont la spécialité est le management des risques orageux, conçoit des outils opérationnels et efficaces pour répondre activement aux défis météorologiques (équipement météorologique, instruments de monitoring atmosphérique, solutions digitales et data science).
Chaque année depuis plus de trente ans, Château d’Arsac enrichit son « Jardin des Sculptures » d’une nouvelle oeuvre d’art. En 2023, Philippe Raoux, propriétaire de ce Cru Bourgeois Exceptionnel de Margaux, a jeté son dévolu sur Ginette, une réalisation du sculpteur Romain Barelier. Cet artiste spécialisé dans la fonderie pratique du moulage et de la fonderie d’art est également l’auteur du Voleur de Bicyclette acquit en 2020 et exposé au Château d’Arsac.
Ginette, comme une invitation à la dégustation
Ginette a trouvé sa place parmi la trentaine d’œuvres disséminées dans le vaste domaine du Château d’Arsac. Située à l’entrée du pôle d’accueil, elle invite naturellement les visiteurs aux plaisirs de la dégustation.
Depuis l’acquisition du Voleur de Bicyclette en 2020, Philippe Raoux suit les créations de Romain Barelier et découvre en juin dernier lors du vernissage de la nouvelle exposition de l’artiste « femmes politiques et autres filles des rues », Ginette, dont il tombe immédiatement sous le charme. Avec ses 215cm pour une centaine de kilos, Ginette est selonson créateur « une sacrée femme, doublée d’une candide gentillesse. Un trésor… Dénudée elle n’a aucune conscience, ni confiance en sa beauté, ni son sex appeal… »
Romain Barelier, récupérer pour créer
Romain Barelier est né à Rome à la Villa Médicis, le 23 février 1964 avec un fort atavisme artistique qu’il doit à ses parents, André Barelier et Brigitte Baumas, tous deux sculpteurs et Grand Prix de Rome de sculpture. Il partage son enfance entre Saint-Germain-des-Près et « la Ruche », célèbre cité d’artistes où vécurent Modigliani, Soutine et Chagall.
Romain Baretier travaille dans son atelier de fonderie situé à Ivry sur Seine dans une démarche mettant en avant les matériaux de récupération. Ainsi, Ginette est conçue à partir de cartons d’emballage de carrosserie de voiture, récupérés dans la rue à proximité de l’atelier où se tient le carrossier du quartier. « J’aime beaucoup le carton qui lorsqu’il est déchiré, brutalisé, laisse apparaître des changements graphiques. Une fois travaillé, je le stratifie et m’en sers de matrice pour tirer un bronze qui est poli et monté sur un socle en bronze lui aussi. ». C’est aussi l’histoire du Voleur de bicyclette, une oeuvre née de la récupération d’une bicyclette au fond du canal Saint Martin à laquelle Romain Barelier a redonné vie.
L’art et le vin au Château d’Arsac, un lien fusionnel
Au fil du temps, Château d’Arsac a rassemblé une impressionnante collection d’œuvres d’art connue sous le nom de « Jardin des Sculptures ».
Ces œuvres sont liées au domaine viticole avec lequel elles font corps. C’est en effet la vigne qui finance l’acquisition annuelle d’une oeuvre d’art et en échange, c’est bien l’art qui donne à la propriété sa personnalité originale comme exclusive faisant d’elle l’un des lieux les plus visités du Médoc. Des œuvres qui racontent l’histoire et la vie du domaine. Aujourd’hui cette collection compte une trentaine d’œuvres emblématiques et constitue la plus importante collection privée de sculptures contemporaines dans le Sud-Ouest.
Toutes ces œuvres ne sont pas des sculptures. Celle née du confinement en 2021, Si Arsac m’était chanté, est une visite œno-musicale composée de 11 “tableaux” musicaux. Le visiteur est transporté dans les lieux phares d’un domaine viticole : le cuvier et le chai à barriques.
La propriété est ouverte à la visite toute l’année du lundi au vendredi de 9h à 17h, et sur réservation le week-end et jours fériés
Pour le spectacle « Si Arsac m’était chanté » sur réservation uniquement le mercredi à 16h, le vendredi et samedi à 14h30 et « Songs of Arsac », le vendredi à 16h et dimanche à 14h30.
Très investi dans la recherche viti-vinicole, Château Montrose publie une étude scientifique menée sur 3 ans sur la valorisation des vins de presse en partenariat avec l’œnologue consultant, spécialiste du sujet, Éric Boissenot, l’ISVV* et l’EPLEFPA*. Cette 1ère étude porte sur la caractérisation des modèles de production des vins de presse et sera poursuivie, en 2023, par une doctorante de l’ISVV.
« Les presses » véritables orgues d’équilibre des grands vins
Si les vinificateurs apportent le plus grand soin à l’obtention d’un vin de presse de qualité et à raisonner correctement leur introduction à l’assemblage, étrangement, et malgré l’intérêt évident du sujet, peu d’études portent sur la maîtrise de la production de ces « presses » des rouges alors que le pressurage des blancs est, quant à lui, largement documenté.
Pour Vincent Decup – Directeur Technique de Château Montrose – la question essentielle est comment obtenir des grands vins de presse et optimiser leur utilisation ?
Tout l’enjeu réside dans la maîtrise du pressurage des marcs de raisin, puis dans la sélection des meilleurs lots et enfin dans la décision de la proportion à intégrer à l’assemblage final pour le sublimer.
Ces travaux, conduits au cours des millésimes 2016, 2017 et 2018, ont concerné les raisins issus d’une quarantaine de parcelles plantées de deux cépages emblématiques du bordelais : Merlot et Cabernet-Sauvignon. Les comparaisons quantitatives et qualitatives des vins de presse ont donné lieu à une publication officielle enregistrée par l’ISVV qui met en évidence la nécessité d’une parfaite connaissance des potentiels viticoles et la mise en place d’une méthodologie stricte pour l’optimisation des vins de presse.
Pour mener à bien cette étude, Château Montrose et son Directeur Technique, Vincent Decup, dont la philosophie est d’accroître sans cesse la qualité des vins, se sont engagés aux côtés d’experts que sont Stéphanie Marchand, Maître de Conférences à l’ISVV, Alain Martinet, Responsable du Pôle Agricole de l’EPLEFPA*, et Éric Boissenot, Docteur en Œnologie. Ce dernier, connu pour son travail scientifique mené sur le respect du vin, est un grand défenseur des extractions douces et des « presses » qu’il considère comme un enjeu qualitatif de premier plan.
La recherche dans l’ADN de la propriété
Cette étude sur la valorisation des vins de presse s’inscrit dans le cadre de nombreuses autres études et expérimentations initiées en 2016, lors de la création du pôle R&D du Grand Cru Classé de Saint-Estèphe piloté par Vincent Decup. Une vision d’avenir qui fait partie intégrante des valeurs de Montrose, boussole au quotidien des pratiques de vinification mais aussi culturales et environnementales. Un deuxième volet de cette étude débutera en janvier 2023 par la conduite d’un projet de thèse dans le cadre d’une CIFRE* par Margot Larose, doctorante de l’ISVV, afin de mettre en lumière les aspects qualitatifs encore méconnus des vins de presse.
*ISVV : Institut des Sciences de la Vigne et du Vin.
*EPLEFPA :Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles de Bordeaux.
* CIFRE : Les Conventions Industrielles de Formation par la Recherche permettent de renforcer les échanges entre les laboratoires de recherche publique et les milieux socio-économiques, favoriser l’emploi des docteurs dans les entreprises et contribuer au processus d’innovation des entreprises établies en France.
Les millésimes se suivent mais ne se ressemblent pas. Si 2021 n’appartient pas à la catégorie des solaires comme le sont 2020 et 2018 ou des magnifiques 2016 et 2019, il n’en est pas moins un millésime qui mérite d’être dans la cave de tout bon connaisseur ! Si l’on devait le comparer à un prédécesseur, on serait tenté de le classer au-dessus des millésimes 2014 et 2017 auxquels il s’apparente par certains aspects tout en lui conférant une place à part tant ses nuances lui sont propres. Mais surtout, 2021 nous rend fiers et optimistes par sa qualité. Bien sûr, ce millésime de vigneron aura mis nos nerfs à rude épreuve en raison de la forte pression exercée tout au long de l’année par des conditions climatiques laissant peu de répit aux viticulteurs, mais le travail, l’expérience, les soins apportés à la vigne et au chai ont permis de réussir ce millésime de tri et de patience. Épargné par le gel du printemps et par la grêle, Saint-Estèphe tire une fois de plus son épingle du jeu avec un rendement identique à celui de l’an passé. Grâce à ses qualités naturelles parmi lesquelles ses terroirs drainants et sa grande proximité avec le fleuve, auxquelles s’ajoutent celles des viticulteurs et des œnologues qui bénéficient d’une connaissance et d’une technicité grandissantes, 2021 se révèle être un millésime d’équilibre présentant une matière dense, de la fraîcheur et un beau fruité. En ce début d’année 2022, après deux ans d’une crise sanitaire impactante, nous nous préparons à une nouvelle épreuve liée aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Dans cette situation incertaine, nous continuerons à porter haut et fort le message de nos vins, symbole de civilisation, de convivialité et d’échanges culturels.
Jean-François Delon, Président du Syndicat Viticole de Saint-Estèphe.
UN HIVER ALTERNANT DOUCEUR ET FRAÎCHEUR
Le commencement de l’année est humide et rythmé par l’alternance des périodes fraîches et douces. Les mois de janvier et février affichent un taux de pluviométrie supérieur à ceux de 2020 et 2019 avec 180 mm de pluies tombées sur ces deux mois sans toutefois dépasser celui de 2018 largement supérieur à la moyenne.
UN PRINTEMPS QUI SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID
Les températures quasi estivales de la fin du mois de mars favorisent la sortie des premiers bourgeons notée tout début avril, soit légèrement en avance par rapport à la moyenne trentenaire, cependant pas autant qu’en 2020 qui fut très précoce de 8 à 10 jours.
Alors que le débourrement se déroule dans une relative homogénéité, début avril connait un épisode de gel d’une rare intensité qui frappe l’ensemble des vignobles français. Des températures particulièrement froides en dessous de -5°C s’abattent sur Bordeaux dans les nuits du 7 et 8 avril. L’ensemble des appellations du Médoc est touché mais les degrés d’intensité sont variables. A Saint-Estèphe, si quelques rares parcelles situées dans les terrasses basses ont pu être affectées par le gel, l’ensemble du vignoble, qui bénéficie de sa grande proximité avec l’estuaire, est épargné.
UNE FLORAISON PERTURBÉE
Mai est marqué par une fraîcheur des températures et de nombreuses pluies. Toutefois la pleine fleur est notée début juin se situant dans la moyenne des trente dernières années. 10 jours d’un temps sec et ensoleillé jusqu’au 16 avril sont suivis de pluies et d’orages. Les risques de grêle sont importants et quelques parcelles sont touchées. Là encore l’appellation dans son ensemble est épargnée. L’autre danger pour les viticulteurs vient des pluies incessantes qui font craindre la coulure et le millerandage et par conséquent les menaces de développement du mildiou. L’inquiétude est vive quant au risque de perte de volume de la future récolte.
UNE VÉRAISON LENTE
Cette crainte se concrétise en raison du temps mi-figue mi-raisin tout au long du mois de juillet. Alors que les raisins atteignent le stade ‘fermeture de grappe’, les beaux jours estivaux alternent avec les jours pluvieux. Comme il fallait s’y attendre l’excès de chaleur et d’humidité provoque des attaques de mildiou sur feuilles. Par conséquent la véraison à l’image de la floraison s’en trouve ralentie et présente une certaine hétérogénéité d’une parcelle à l’autre et au sein même d’une parcelle. Cependant la mi-véraison observée le 12 août connait une accélération vers le 15 août grâce aux fortes chaleurs.
UNE ANNÉE DE VIGNERON
Dans la vigne, la pression est intense avec un risque de développement potentiel du Botrytis obligeant les viticulteurs à redoubler de vigilance. Ils le savent bien, leur investissement en matière de pratiques culturales et prophylactiques sera déterminant pour assurer la qualité de ce millésime. Tout est mis en oeuvre pour faciliter une maturation complète en optimisant les travaux culturaux comme l’effeuillage. Août plutôt sec et très ensoleillé en fin de mois, permet de rattraper le retard et favorise la maturation tandis que les pluies de la mi-septembre donnent de belles baies juteuses.
DES VENDANGES TARDIVES
Attendre la maturité phénolique pour faire le meilleur tout en gardant un œil sur la météo et gérer le risque du mildiou, tel est le mot d’ordre de chaque viticulteur. Heureusement l’ensoleillement et le temps sec et frais dans la première quinzaine d’octobre viennent parachever la maturité du Cabernet et transcender son potentiel qualitatif. Ces conditions favorables permettent d’attendre le moment idéal pour vendanger chaque parcelle à la bonne maturité. Les vendanges débutent fin septembre/début octobre par la récolte des Merlots suivie de celles des Cabernets vers la mi-octobre.
UN VIN ÉQUILIBRÉ
Les premières dégustations sont marquées par une belle maturité et un équilibre alcool-acidité différent des années précédentes. Les Merlots sont frais, bien structurés et aromatiques. Quant au Cabernet récolté sous un temps idéal, il est le grand gagnant de cette année avec sa couleur sombre et ses arômes d’épices et de petits fruits noirs magnifiés par des tanins bien présents mais souples. Certes le millésime fut éprouvant mais le travail des viticulteurs et des œnologues pour extraire le meilleur permet de constater avec satisfaction la grande qualité du 2021. La singularité climatique qui le caractérise lui confère des nuances particulières, une identité propre qui le rapprocherait des millésimes anciens de par son équilibre acidité-alcool mais cependant doté d’une plus grande maturité.
Les vendanges 2021 à la loupe,
Récit d’un itinéraire mouvementé
Laboratoire Rolland & associés
Le début du cycle végétatif de cette année 2021 aura été pour le moins mouvementé. Mais l’heureuse climatologie de cette arrière-saison a offert une formidable occasion d’achever avec panache ce millésime qui restera gravé dans les mémoires vigneronnes.
Un mois d’août incertain
La mi-août signe la phase finale de coloration des raisins, avec un déficit de chaleur et de luminosité important depuis la fin du mois de juin. On note alors une absence totale de contrainte hydrique à cette période. Les raisins, comme de nombreux autres fruits, sont encore fades et aqueux fin août. La pulpe déborde d’acidité et d’eau ; les peaux manquent de goût.
Le stress de la récolte des premiers raisins rouges mi-septembre
Dix jours d’instabilité marquent la mi-septembre. Il pleut régulièrement et les températures sont élevées pour la saison.
Le travail viticole, mené tout au long de l’année, paye. Les raisins sont aérés, et les vignes, parce que leur vigueur est maîtrisée, résistent et supportent ces quelques jours instables. Il est vrai qu’ensemble nous cherchons absolument des raisins avec du goût, des tanins séduisants, qui ne se laissent pas emporter par une acidité trop agressive.
Du sang froid en septembre…
La quasi-totalité du mois de septembre a été chaud, avec un pic de température jamais rencontrée depuis 1911.
Le botrytis fréquent, mais de très faible intensité dans le vignoble, ne s’est finalement pas développé. Preuve indiscutable : la saison des cèpes tant attendue en septembre n’a pas démarré !
Les premiers merlots de Saint-Estèphe sont vendangés fin septembre. Il y a toujours deux dates-clés : celle où on commence à vendanger, et celle où on achève la récolte. Et cette année, le rythme de ramassage a été très saccadé, exigeant dans la prise de décision tantôt la rapidité, tantôt la retenue.
A cette période, 2021 s’annonce comme un millésime typiquement océanique, et non pas solaire comme les derniers que nous avons vécus. Il n’était pas question d’aller chercher la fraîcheur et l’énergie nécessaires pour équilibrer une puissance qui aurait été naturellement présente. Au contraire, les raisins débordaient d’acidité et souffraient d’un manque de concentration. Il a fallu ainsi du temps pour dépasser la note végétale et attendre l’indispensable expression aromatique du fruit.
…. Et un sacré coup de chance en octobre
Il faut dire que la météorologie du mois d’octobre nous a offert une chance incroyable avec des journées chaudes à plus de 20°C qui furent salutaires. Les raisins ont pu perdre leur surplus d’eau, et ont gagné en concentration. Le soleil et la chaleur ont gommé les notes herbacées et végétales que nous pouvions observer encore quelques semaines plus tôt. Les peaux se sont affinées ; les pépins ont perdu l’amertume pour gagner en maturité.
Les cabernets francs et sauvignon se sont ainsi récoltés avec le sourire et sous le soleil d’octobre.
Au chai, on se méfie de la maturité qui n’est pas excessive. On a cherché à reconcentrer les jus, on a travaillé des extractions très douces au début des fermentations. On a joué sur des macérations post- fermentaires : on a laissé infuser et on a construit la bouche en faisant varier les durées d’infusion et les intensités de lessivage des marcs.
Ce qui nous guide alors – pour ces vins qui n’auront pas d’incroyables densités, c’est la volonté de conserver le charme du fruit que nous avions en goûtant les raisins en octobre. On souhaite trouver une structure tannique charmeuse, sans chercher une puissance qui n’était pas présente naturellement.
Un millésime d’audace et d’engagement
2021 aura clairement été un millésime de courage, d’engagement, d’audace. Il aura fallu prendre des risques – sans doute un peu plus que ces dernières années, et se montrer patient pour résister à la tentation de tout ramasser, au moment des pluies de la fin septembre.
C’est aujourd’hui un pari gagné car les 2021 sont des vins qui allient le velouté dans la texture, le plaisir et la fraîcheur typique des Bordeaux d’aujourd’hui.
2020, clôture la décennie avec panache ! Le millésime incarne ce que Bordeaux sait produire de mieux ; un grand millésime classique, complet, complexe, riche et onctueux. Il appartient aux beaux millésimes précoces. Surdoué, il l’est par ses prouesses à marier le feu et l’eau pour atteindre l’équilibre. Si la chaleur caractérise ce millésime tout au long de l’année et le fait figurer parmi les 5 millésimes les plus précoces des 20 dernières années, la pluviométrie contrastée qui nous a obligés à beaucoup de vigilance dans la vigne s’est révélée être sa meilleure ennemie. On retiendra également un contexte singulier, celui d’une crise sanitaire inédite, obligeant le monde de la viticulture à s’organiser pour continuer à mener à bien le travail dans les vignes, coûte que coûte. L’apparition du hashtag #lavignenattendpas résume à lui seul le dilemme posé aux viticulteurs. La nature ne se confine pas ! Le premier confinement annoncé le 16 mars perturbe la logistique habituelle mais très vite tout est mis en place pour avancer dans le respect des normes sanitaires. La crise laissera des traces dont on ne mesure pas encore tous les impacts sociaux et économiques. Si aujourd’hui les ventes ont repris, elles ne compensent pas les pertes à l’exportation et dans la restauration. La réussite du millésime 2020 nous offre l’espoir et la confiance et nous sommes heureux de pouvoir vous faire déguster prochainement ce très beau millésime.
Basile Tesseron, Président du Syndicat Viticole de Saint-Estèphe
Une douceur hivernale et une précocité du cycle végétatif
L’hiver est très doux. Si l’activité économique de la France tourne au ralenti, la nature de son côté va très vite. Les températures particulièrement chaudes de l’hiver favorisent un débourrement précoce, noté le 20 mars soit une quinzaine de jours d’avance par rapport à la normale. Nous gardons tous en mémoire les belles journées ensoleillées qui rythment alors la période du confinement dans laquelle la France entière est plongée.
Un printemps ensoleillé et humide, une floraison homogène
Les quelques cours épisodes de temps frais et humide en avril et mai n’ont pas eu de conséquence sur le cycle de développement. De ce fait la floraison affiche une belle homogénéité avec une avance de 3 semaines par rapport à la date normale avec une date aux alentours du 20 mai. La nouaison est rapide et régulière exempte de coulure et de millerandage mais les conditions de chaleur et humidité maintiennent une forte pression du mildiou.
Un été chaud et sec
L’été chaud est marqué par des périodes caniculaires du 20 juin au 10 août qui affichent des records de températures avec des journées à plus 40°C. Malgré cette chaleur excessive, la vigne ne subit pas de stress hydrique.
L’apparition des premières baies colorées débute à la mi-juillet en pleine période de sécheresse. Cette période de chaleur intense fait perdre à la vigne un peu de son avance pris pendant le débourrement. La chaleur estivale persiste tout le mois d’août avec des journées mais aussi des nuits chaudes. C’est durant cette période de faible amplitude thermique que la vigne consomme rapidement son acide malique et transforme progressivement ses sucres ainsi que la couleur (anthocyanes). Heureusement l’équilibre sucre/acidité se rétablit à la fin août avec le retour des nuits fraîches. L’accumulation des sucres est redistribuée dans la pulpe et les anthocyanes dans la pellicule.
Les premiers contrôle de maturité affichent des teneurs en sucre élevées et des acidités basses. Du fait de ces conditions chaudes et humides, on observe bien quelques traces de Botrytis à la mi-août mais fort heureusement la dégradation se stabilise et n’évolue pas.
L’épisode pluvieux avant le 15 août se révèle salvateur. A la veille de la récolte, les signaux sont tous au vert et laissent présager un beau potentiel œnologique. Les baies ont des peaux épaisses et croquantes et l’état sanitaire est parfait.
Des vendanges précoces et masquées !
Les premiers contrôles de maturité confirment le grand potentiel œnologique du 2020 avec une avance de 10-15 jours par rapport à 2019. Les conditions climatiques chaudes et sèches ont donné des petits raisins avec des pellicules épaisses et peu perméables.
Sur fond de crise sanitaire, les viticulteurs s’organisent et se préparent à des vendanges inédites ! Pour la première fois, ce n’est pas la qualité qui les inquiète, ils la savent excellente ! Leur préoccupation se porte sur l’organisation de ces vendanges à haut risque. Le personnel des châteaux mais aussi les nombreux saisonniers qui affluent chaque année dans l’appellation vont devoir travailler en respectant des précautions particulières, les distanciations physiques et autres contraintes.
La cueillette débute avec deux semaines d’avance en moyenne par rapport à une année dite « normale ». Les vendanges démarrent après la mi-septembre avec des volumes faibles liés à la petite taille des baies. Plusieurs facteurs accélèrent la décision d’avancer les dates de vendanges : l’annonce d’une semaine pluvieuse, humide et fraîche fin septembre mais aussi les conditions de sécheresse qui font monter l’alcool et baisser l’acidité.
Malgré les petites tailles des baies dont le poids reste plus important que l’an passé, on constate une belle homogénéité entre les parcelles. La menace du Botrytis est toujours présente mais il est contenu et ne se développe pas en partie grâce à l’épaisseur des pellicules.
Un équilibre parfait et des expressions aromatiques exceptionnellles
Cabernet Sauvignon, Merlot et Petit Verdot atteignent des expressions aromatiques exceptionnelles. Les jus très colorés présentent des densités profondes. Au fur et à mesure des extractions, les arômes se précisent mûrs et intenses, la qualité des tanins est très prometteuse. Aux premières dégustations, 2020 présente un profil assez classique caractérisé par une fraîcheur et un bel équilibre. Il rentre dans la catégorie des grands millésimes solaires, épicés, onctueux.
Paroles de viticulteurs
Vincent Millet, Gérant du Château Calon Ségur, 3ème Grand Cru Classé.
Le millésime 2020 a été marqué par un hiver très humide et très doux favorisant un réveil précoce de la vigne. La floraison s’est déroulée sous les meilleurs auspices. De la floraison jusqu’aux premiers jours des vendanges, le vignoble a connu cinq vagues de chaleur et aucune pluie n’a été enregistrée de mi-juin à la première décade d’août. Pour autant, la vigne n’a jamais montré des signes de stress sévère (ni défoliation, ni blocage) en raison certainement des réserves d’eau d’hiver et de printemps. Là encore, l’argile présente en grande majorité dans nos sols a joué un rôle essentiel dans l’alimentation de la plante. Les merlots et cabernets ont été ramassés avec 10 jours d’avance par rapport aux derniers millésimes. Les vins expriment des notes florales et épicées, présentent une bouche juteuse et ample. Les tanins sont suaves et enrobants et la finale est longue et aromatique avec une touche saline.
Vincent Bache-Gabrielsen, Directeur du Château Lilian Ladouys, Cru Bourgeois Exceptionnel.
Pour s’adapter à l’année la plus chaude enregistrée depuis 1900, nous avons pu compter sur la connaissance de nos terroirs et la résilience de notre vignoble, désormais en conversion officielle en agriculture biologique. Grâce à des précipitations hivernales et printanières importantes, les sols ont pu constituer une réserve hydrique suffisamment importante et contrebalancer ainsi les effets de la sécheresse de l’été. Très tôt, il a fallu intervenir sur la vigne pour créer un microclimat favorable, grâce à un effeuillage précoce, et mieux résister à la pression du mildiou. En 2018, nous avons fait le choix de nous recentrer sur les plus beaux terroirs de Saint-Estèphe, essentiellement constitués de graves argileuses profondes (80% de notre vignoble). Ce choix s’est avéré pleinement payant cette année avec une floraison plus précoce d’une semaine pour ces sols de graves par rapport à nos parcelles situées sur des sols argilo-calcaires. Cette précocité et la chaleur estivale ont permis de débuter les vendanges avec quelques jours d’avance par rapport au millésime 2019 pour conserver un fruit « al dente ». Elles ont ainsi commencé le 15 septembre pour se terminer le 30 septembre 2020. Après un travail intense de refroidissement des cuves pour permettre des vinifications sans excès, la douceur a été le mot d’ordre pour la vinification de ce millésime. Afin d’atteindre l’harmonie recherchée, que le potentiel tannique exceptionnel des raisins aurait pu perturber, notre équipe a réalisé un travail de précision, tout en équilibre. D’une très belle intensité, les merlots dominent l’assemblage, tout comme en 2019. Harmonie et émotions sont alors les maîtres mots du Château Lilian Ladouys 2020 !
Pascal Friquart, Directeur du Château Tour Saint-Fort, Cru Bourgeois.
Avec des températures moyennes supérieures de 2 à 3 °C, l’hiver 2019-2020 est le plus chaud depuis le début du XXe siècle. Le début de saison est marqué par une climatologie favorable à un débourrement précoce. Par ailleurs, les sols gorgés d’eau et les températures douces vont maintenir un climat favorable au mildiou, oïdium et escargots. La bonne gestion des plans phytosanitaires au printemps était cruciale et difficile à mettre en œuvre avec des sols détrempés, sous peine d’être impacté par des pertes de récolte dues au mildiou. Après une fin avril et un début mai très arrosés (plus de 120 mm sur 2 jours), le temps redevient beau et chaud. Dans le prolongement, la floraison se déroule parfaitement avec près d’un mois d’avance par rapport à 2019. À partir de la mi-juin, le temps devient sec et chaud sur une période s’étalant jusqu’au mois de septembre. Cela a entrainé un stress hydrique sur les parcelles les plus drainantes. L’épisode pluvieux de la mi-août permettra d’accélérer la véraison et d’éviter le flétrissement des baies. Notre terroir a eu vraiment son importance cette année. En effet, la qualité des sols a eu un rôle majeur dans ce millésime. Ils devaient être capable d’absorber une quantité d’eau importante au printemps, mais aussi être capable de la restituer durant cette période sèche et chaude qui s’est déroulée sur plus de 2 mois. L’avance prise au printemps, nous allons la retrouver avec des vendanges précoces qui ont débuté le 21 septembre pour se terminer le 30 septembre. Les merlots seront ramassés les premiers avec de jolis équilibres. Les cabernets seront un peu contrariés dans leur fin de maturation par les pluies. Les premières dégustations sont encourageantes et nous permettent d’espérer un vin élégant, fruité avec une jolie trame tannique.
Vue aérienne du Château Montrose et du Grand chai, au premier plan le carrelet et la Garonne. Crédit photo : Deepix
Dans le cadre de sa stratégie environnementale globale, Château Montrose met en place une étude agro-pédo-climatique de grande ampleur, jamais réalisée à ce jour à l’échelle d’une propriété. Conduite en partenariat avec le climatologue Benjamin Bois et le géologue Pierre Becheler, cette étude dont l’objectif principal est de mieux comprendre le vignoble dans son ensemble afin de mieux le préparer aux changements climatiques, s’inscrit dans la continuité des études de terroir précédemment menées à Montrose.
Comprendre le fonctionnement du terroir face au réchauffement climatique
Si le terroir de Château Montrose situé en bordure de la Gironde figure parmi les plus privilégiés, les enjeux du réchauffement climatique se posent partout. Le célèbre Cru Classé de Saint-Estèphe, très investi en matière de développement durable depuis plus de 15 ans, lance une étude agro-pédo-climatique pour une meilleure compréhension du fonctionnement de la vigne en interaction avec son environnement pédologique et climatique.
Le top départ de cette étude a été donné en février dernier. Il s’agit d’un audit de grande ampleur réalisé pour la première fois à l’échelle d’une propriété. Pour mener à bien cette étude, l’équipe R&D conduite par Vincent Decup (Directeur Technique de Château Montrose) a fait appel à deux spécialistes, Benjamin Bois*, climatologue et Pierre Becheler*, géologue. Ce comité pluridisciplinaire va étudier la variabilité spatiale du climat à l’échelle de l’exploitation et la mise en relation avec le fonctionnement de son terroir. L’objectif : comprendre la réaction des terroirs face au changement climatique à l’horizon 2050.
De gauche à droite: Vincent Decup, Benjamin Bois et Pierre Becheler
A la croisée des données
Plusieurs étapes vont rythmer cet audit. 60 capteurs de mesure des températures et d’hygrométrie ont été installés à la vigne en mars dernier. Leur positionnement hors sol à hauteur de grappes a été décidé en fonction des zones topographiques et des caractéristiques de chaque parcelle (zones plus ou moins précoces, sensibles au mildiou, à la sécheresse…). Appuyée par les études des fosses pédologiques qui suivront, l’analyse des données agro-climatiques des capteurs s’effectuera en octobre. Ces données permettront d’établir une cartographie qui, superposée aux autres cartographies et études de résistivités des sols déjà réalisées, délivreront des informations sur le comportement du végétal face au réchauffement climatique. Le croisement de ces données agro-pédo-climatiques permettra d’anticiper les impacts futurs du changement climatique sur la vigne et d’en déduire un mode de conduite du vignoble sur mesure et parfaitement adapté au nouveau contexte.
Rendez-vous aux prochaines vendanges pour les premières analyses…
Capteurs de mesure des températures et d’hygrométrie
*Benjamin Bois est maître de conférences en viticulture et climatologie à L’Université de Bourgogne. Il est l’auteur d’une thèse publiée en 2007 « Cartographie agro climatique à méso-échelle – méthodologie et application à la variabilité spatiale du climat en Gironde viticole – conséquences pour le développement de la vigne et la maturation du raisin. » Il dirige actuellement une thèse sur l’« Analyse spatiale et temporelle des extrêmes climatiques en Bourgogne-Franche-Comté : impacts sur la viticulture. »
*Pierre Becheler est un géologue spécialisé dans les études de pédologie et études de sols viticoles, hydrologie, hydrogéologie et géomorphologie. Il est l’auteur de nombreuses études et cartographies de terroirs viticoles.
Château d’Arsac annonce le lancement d’un spectacle musical en parlé-chanté : « Si Arsac m’était chanté »
A partir du 1er avril prochain, Château d’Arsac, Cru Bourgeois Exceptionnel de Margaux, proposera aux visiteurs une expérience artistique et sensorielle inédite en Médoc :un spectacle audiovisuel innovant entre scénographie et textes audio autour d’une visite de la propriété en parlé-chanté.
« Si Arsac m’était chanté », premier spectacle oeno-musical
Depuis 36 ans, le Château d’Arsac suit une route singulière, mariant « le Goût et le Beau » grâce à son vin désormais « Cru bourgeois Exceptionnel de Margaux » et à son Jardin de sculptures.
Entre rangs de vignes et sculptures monumentales, il semblait parfois ne manquer au château que la parole pour raconter son histoire vieille de plus d’un demi-millénaire, mais aussi la vie quotidienne, la fleur de mai, les matins de vendanges, le travail du chai dans les amples parfums de fin d’été.
C’est pourquoi Philippe Raoux, propriétaire du domaine, a décidé pour conjurer la période chaotique que nous traversons, d’habiller de musique, d’harmonie et d’un petit grain de folie cette histoire d’Arsac à travers un spectacle oenotouristique en parlé-chanté.
Onze « tableaux » musicaux, une installation multimédia immersive
Comme dans les films de Jacques Demy qui savaient si bien enchanter le quotidien, l’habiller de poésie, les onze « tableaux » musicaux originaux du spectacle rendent hommage aux minuscules moments, aux gestes, aux us et aux hommes qui produisent le vin.
Cette représentation conçue comme une œuvre contemporaine offrira aux visiteurs une immersion sensorielle. Dans les chais, lieux de scénographie, les voix et les images permettront aux visiteurs une interprétation émotionnelle.
Une œuvre contemporaine réalisée par des artistes locaux
Pour mettre en scène cette représentation, une équipe de professionnels expérimentés : deux auteurs (paroles et musique) François Gaulon et son épouse Muriel, un scénographe, Pierre Fossey, un réalisateur, Éric Bernard et le musicien bordelais Garlo.
Cette aventure musicale de 45 minutes s’achèvera avec une dégustation.
Parce que le vin est une fête, ce premier spectacle oeno-musical au monde entend renouer selon Philippe Raoux, chef d’orchestre du projet, avec les plaisirs des sens, mais aussi insuffler un peu de liberté, de légèreté et de poésie dans les vignes de Château d’Arsac.
INFORMATIONS PRATIQUES
« Si Arsac m’était chanté », Lancement le 1er avril 2021
Spectacle de 45 minutes (visite oeno-musicale, installation multimédia immersive) suivi d’une dégustation de vin (1h/1h15 au total).
Sessions : Les mercredi, vendredi et samedi à 14h30 incluant une dégustation du Château d’Arsac, appellation Margaux.
Réservation obligatoire.
Tarifs : Adulte 20€ ; enfant de 8 ans et plus 10€.
Après le merlot et le cabernet franc, Château Doyac, Cru Bourgeois Supérieur en biodynamie, se prépare à récolter le cabernet sauvignon à la machine à vendanger. Un choix qui s’avère judicieux pour ces vendanges historiques en raison de leur précocité sur fond de crise sanitaire. Le vin blanc du domaine « Le Pélican », un 100% sauvignon, récolté manuellement début septembre, a terminé sa fermentation et présente un bel équilibre. Les premières dégustations des cuves de rouge laissent présager un très beau millésime.
Château Doyac
Cru Bourgeois Supérieur en biodynamie
Haut-Médoc
Une vigne bien préparée…
Certifié en biodynamie, le vignoble de 30 hectares de Château Doyac situé sur le plateau argilo-calcaire de Saint-Seurin de Cadourne, bénéficie de tous les soins prodigués par ses propriétaires et l’équipe du domaine. Max et Astrid de Pourtalès, et leur fille Clémence, s’investissent sans relâche pour apporter le meilleur à la vigne dans le plus pur respect du cahier des charges de la viticulture en biodynamie. Le dernier traitement effectué au vignoble, 15 jours avant les vendanges a concerné la pulvérisation de la silice de corne (traitement 501). Ce traitement avant les vendanges a pour but de renforcer les peaux, les protéger contre le botrytis et améliorer leur maturation. La silice de corne oriente la plante vers le fruit en favorisant le murissement avec un renforcement des goûts et des parfums. Cette préparation à base de cristal de quartz broyé, est également passée sur la vigne au printemps pour la stimuler en la rendant plus résistante aux maladies. Le passage du traitement 501 est souvent complété par la pulvérisation de tisanes préparées au domaine.
Fin des fermentations pour le « Le Pélican », vin blanc du domaine
Commencé le 1er septembre, la récolte du blanc du domaine, Le Pélican s’est effectuée manuellement sous des conditions estivales. Afin d’utiliser les levures naturelles de la vigne, le levain a été préparé à partir des raisins blancs du domaine. Préssuré par grappes entières, Le Pélican est vinifié en amphore et en barriques de 225 l., ainsi que dans un foudre de 20 hl. (Photo ci-contre).
Avec une dizaine de jours d’avance par rapport à la « normale », le millésime 2020 rentre dans l’histoire des millésimes précoces considérés comme gage de qualité. Les premières dégustations après fermentations semblent confirmer cette attente. Ce 100% sauvignon présente à ce stade toutes les qualités d’un beau millésime avec un fruité éclatant et une belle fraîcheur.
Le choix de la machine à vendanger
Si la récolte des raisins blancs du Château Doyac s’est effectuée manuellement, celle des rouges s’opère à la machine. Avec sa souplesse d’utilisation et ses performances qualitatives qui ne sont plus à démontrer, la machine à vendanger s’avère cette année, en temps de Covid, un choix judicieux.
La récolte a débuté le 16 septembre pour le merlot, cépage majoritaire à Doyac avec une proportion qui représente 76% du vignoble. Cette année la qualité des cabernets francs plantés il y a 3 ans sur 2 hectares se présente sous les meilleurs auspices et rentrera peut-être dans la sélection du grand vin. Si l’année se révèle un peu plus faible en rendement, la qualité est bien au rendez-vous.
Dans le cadre de sa démarche durable visant à limiter l’impact de son activité sur l’environnement par une série de mesures vertes appliquées aussi bien à la vigne qu’aux chais, Château Montrose annonce son objectif pour les vendanges 2020 : le recyclage de 100% du CO2 issu de ses fermentations alcooliques. Grâce à un système d’automatisation permettant la captation en continu du CO2, Montrose, site Pilote du projet, devient le premier producteur mondial de bicarbonate de potassium issu des fermentations alcooliques.
100% captés, 100% recyclés
Très investi en matière de développement durable depuis plus de 15 ans, Montrose a fait une priorité du recyclage systématique de toutes ses productions. Le recyclage du CO2, gaz à effet de serre très largement émis par l’Homme, est devenu un enjeu mondial. Expérimenté sur la propriété en 2018, le procédé de valorisation du CO2 issu des fermentations alcooliques consiste à faire réagir du CO2 avec du carbonate de sodium ou potassium pour produire du bicarbonate. Durant les vendanges 2019, la transformation après captation du dioxyde de carbone avait produit 15 tonnes de bicarbonate de sodium et de potassium. Cette année Montrose vise la captation de 100% du CO2. Cet objectif est rendu possible par l’installation d’un système automatisé de captation du CO2 en continu dont le domaine, en tant que site pilote, est le premier à être équipé. Pour les vendanges 2020 la production de bicarbonate de potassium est estimée à 40 tonnes, une production qui fait de Montrose la première propriété viticole au monde à produire du bicarbonate en masse issu des fermentations alcooliques.
Site Pilote en bordelais
Le projet, initié par le domaine dès 2018, a été piloté par la cellule R&D en partenariat avec la société Alcion – SEDE Veolia. Le recyclage du CO2 a fait ses preuves et apparait plus que jamais comme une solution à privilégier pour réduire l’empreinte carbone du domaine. L’installation consiste en un réseau de captation, à la sortie des cuves, du gaz émis lors des fermentations et d’un réseau de colonnes de transformation de celui-ci en bicarbonate.
Le bicarbonate, un produit vertueux aux nombreux débouchés
Crédit photo: Saison d’or (photo de gauche)/ E.Bergman (photo de droite)
Montrose étudie tous les débouchés possibles d’utilisation du bicarbonate, en interne et en externe.Sa molécule vertueuse compte de nombreuses exploitations dans les domaines de l’alimentaire, la cosmétique, la pharmacie ou l’agriculture.
Résolument tournée vers l’avenir, la démarche de Montrose traduit un changement profond et global du domaine. Le Grand Cru Classé de Saint-Estèphe, dont l’objectif est d’ouvrir de nouvelles voies vers une viticulture plus responsable et respectueuse de l’environnement, est régulièrement approché comme modèle en matière de techniques vitivinicoles et de développement durable.
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