Novateur en Médoc: l’agroforesterie au service du vignoble au château Anthonic Moulis-en-Médoc

Novateur en Médoc : l’agroforesterie au service du vignoble au château Anthonic

En conversion bio depuis 2016, le château Anthonic à Moulis en Médoc met parallèlement en place des infrastructures agro-écologiques inspirées de l’agroforesterie.

Planter des arbres dans le vignoble, « la viticulture dans les règles de l’arbre »[i]

Depuis leur arrivée en 1993 à la tête du château Anthonic, Jean-Baptiste Cordonnier et son épouse Nathalie, en amoureux de la nature, construisent pas à pas une dynamique (détails ci-dessous) en faveur du respect de l’environnement et de la biodiversité dans leurs vignes. Après le passage du vignoble en conduite biologique en 2016, ils poursuivent leur démarche environnementale en choisissant l’agroforesterie qui leur apparaît comme une solution d’avenir, une piste sérieuse face aux problèmes de changement climatique et de maladies de la vigne.

« L’agroforesterie désigne les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole »[ii]. Concrètement, il s’agit ici d’appliquer ces pratiques à la viticulture. Planter des arbres au milieu des vignes ne présente pas uniquement de l’intérêt pour l’agrément du paysage, la hausse de la qualité de l’air et la biodiversité. Ces plantations ont un impact sur l’environnement à plusieurs égards :

Pour le sol, l’arbre est fertile et nourricier. La décomposition de ses feuilles et de ses racines fines apporte de la fertilité au sol qui devient plus aéré et structuré, tandis que ces apports de carbone et d’azote stimulent la vie microbienne.

Face au climat, l’arbre agit en régulateur. Il atténue pour les vignes qui l’entourent les excès climatiques dus aux vents, à l’insolation, aux précipitations, aux gelées ou à la grêle. Il prévient également l’assèchement, le ruissellement ou l’érosion des sols tout en servant d’abri aux animaux et aux autres plantes.

L’arbre agit favorablement sur la biodiversité : la taille en trogne, nécessaire pour que les arbres n’envahissent pas trop la vigne, est une véritable auberge écologique pour les insectes, oiseaux et petits mammifères.

L’arbre contribue indirectement à la lutte contre certaines maladies de la vigne. En effet, en offrant aux chauves-souris des repères, il leur permet d’agrandir leur champ d’action. Or la chauve-souris se nourrit notamment des papillons (tordeuse de la grappe) ravageurs des vignes, ce qui en fait une « alliée anti-pesticide »[iii].

La mise en place des principes de l’agroforesterie au château Anthonic que montre en aperçu le schéma ci-dessous est le résultat d’une étude précise qui, tenant compte de l’historique de chaque parcelle, a préconisé tantôt la plantation de haies, tantôt la plantation d’arbres alignés ou en îlots, parfois encore la protection d’un espace pour favoriser la régénérescence de nouveaux chênes par exemple, ou la protection des fossés et enfin, à certains endroits, la création de mares pour favoriser la biodiversité en accueillant de nouvelles espèces végétales et animales.


[i] Expression qui paraphrase celle qu’utilise l’Association française d’agroforesterie dans son site (www.agroforesterie.fr) , où il est question de « l’agriculture dans les règles de l’arbre ».
[ii] Cf. www.agroforesterie.fr le site de l’Association française d’agroforesterie.
[iii] Voir sur ce sujet l’article de Xavier Sota dans le Sud-Ouest du 17 avril 2018.

La démarche environnementale du château Anthonic étape par étape

  • Depuis 2011 la plantation de haies entre les parcelles du vignoble favorise la biodiversité, en créant des couloirs dans lesquels la faune peut circuler, permettant ainsi un passage ininterrompu entre les espaces boisés. Pas moins de dix-huit espèces (aubépine, noisetier commun, néflier, saule vannier, prunier myrobolan, pommier sauvage, charme commun, érable champêtre, chêne pédonculé, cognassier d’Angers, poirier sauvage, orme champêtre, chêne vert, filaire à feuille large, fusain d’Europe, troène des bois, prunellier) sont plantées autour du vignoble et en bordure des fossés pour contribuer à l’amélioration du paysage, créer une zone tampon et permettre la stabilisation des bords des fossés. L’objectif est de laisser grandir ces essences plantées environ tous les 10 à 20 mètres dans les haies pour former de « grands arbres ».
  • En 2014, obtention de la certification environnementale. Il s’agit d’une certification encadrée par l’Etat de niveau 2/3 pour identifier les exploitations engagées dans des démarches particulièrement respectueuses de l’environnement. Elle concerne la thématique biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de la ressource en eau.
  • Depuis 2016 le vignoble est en culture biologique avec une certification prévue pour 2019. Pour Nathalie et Jean-Baptiste Cordonnier, ce choix de culture est une question de bon sens, l’objectif étant de privilégier la vie des sols, la pérennité des espèces animales et végétales en utilisant des matières premières d’origine naturelle et favoriser ainsi l’écosystème naturel. Des plantes telles que l’ortie, la prèle, la consoude sous forme de purin, tisane et décoction seront utilisées prochainement pour les traitements.
  • Depuis 2017 mise en place de la confusion sexuelle. Cette technique qui permet de limiter les accouplements des papillons et par conséquent les œufs et les dégâts occasionnés par les chenilles a fait les preuves de son efficacité et s’inscrit dans une démarche de respect de l’environnement.
  • Depuis 2017 semis de mélanges d’engrais vert pour améliorer la portance des sols face au passage des tracteurs et assurer le maintien de leur porosité et de leur structure. Les racines des plantes hébergent, nourrissent et fournissent quantité de micro-organismes et de minéraux. Les plantes ombragent le sol, le protègent des UV et de la pluie, limitent les excès de températures. En mourant elles restituent carbone et azote..
  • Premières plantations en agroforesterie à l’automne 2018 avec des espèces sélectionnées comme l’érable champêtre, le charme commun, l’orme champêtre, le frêne, le cormier, l’alisier torminal, le chêne vert, le chêne liège ou le poirier sauvage.

Mise en place de l'agroforesterie dans les parcelles autour du château Anthonic

Légende : en vert, les haies ; en jaune, les parcelles en cours d’aménagement agro-forestier ; en orange, les zones spécifiques réservées aux arbres.

L’exemple de la parcelle « Entrée Château ». 12 rangs de vigne seront plantés en 2018 avec, au milieu, un rang de fruitiers en espalier et quelques essences forestières (alisier, frêne, érable). Objectif principal : favoriser les mycorhizes et la pollinisation.

Château Anthonic  33480 MOULIS EN MEDOC
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Les ‘Actu-Matu’ du millésime 2017 avec les oenologues d’Oenoconseil.

Chaque semaine retrouvez l’actualité sur la maturité du millésime 2017 avec les oenologues Antoine Médeville, Emilien Delalande et Thomas Marquant

Le point sur le vignoble dans les’Actu Matu’ N°5 :Oenoconseil – Point Matu 5 09082017

Actu-Matu N°4: Oenoconseil – Point Matu 4 09012017

Actu-Matu N°3: Oenoconseil – Point Matu 3 08242017

Actu-Matu N°2: Oenoconseil – Point Matu 2 17082017

Actu-Matu N°1: Oenoconseil – Point Matu 08082017

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Antoine Médeville #Oenoconseil #vendanges 2016 #médoc #Bordeaux #millésime2016

 

Bilan de campagne 2016 avec Antoine Médeville, oenologue-conseil

Suite à un hiver assez doux entrainant un débourrement précoce, les ardeurs végétatives ont été ralenties par un printemps frais : nous avons alors assisté à une pousse lente de la vigne, décalant ainsi l’ensemble des stades végétatifs. Ajoutons à cela un été sec et tous les ingrédients été rassemblés pour faire de 2016 un millésime à maturité tardive.  Cependant, nous pouvons dire que la nature nous a gâté car une fois le début de l’été installé, les pluies sont venues aux moments les plus propices pour le vignoble : véraison et début de maturation.

Dès les premiers contrôles de maturité réalisés fin août, nous avons pu voir que 2016 se plaçait dans la catégorie des grands. Mais la partie était loin d’être gagnée car nous savions à ce moment-là que nous avions encore besoin d’un minimum de 25 à 40 jours d’une météo clémente pour espérer obtenir la pleine maturité. Un été indien a permis aux raisins de mûrir dans d’excellentes conditions. C’est là toute la difficulté des millésimes tardifs, qui font les plus grands vins de Bordeaux : ils doivent obligatoirement profiter d’une excellente arrière-saison pour espérer entrer dans l’histoire des grands millésimes. Et 2016 fait indéniablement partie de ceux-là Lire la suite

Vendanges 2016: Les « actu-matu » avec Oenoconseil

doyac003Le point sur la Maturité des vendanges 2016 avec Antoine Médeville et son équipe d’oenologue-conseils

Les jours passent et l’été indien s’installe sur la Gironde et le Médoc!

Une météo radieuse depuis le début de la semaine est venue peaufiner la maturité des Merlots et laisse entrevoir de très beaux Cabernets Sauvignon. Les conditions climatiques idéales permettent d’attendre et de récolter chaque parcelle au moment voulu. Lire la suite « Vendanges 2016: Les « actu-matu » avec Oenoconseil »

20 ans déjà qu’Antoine Médeville, oenologue consultant d’Oenoconseil, sillonne les vignes du Médoc

En 20 ans Antoine Médeville a parcouru du chemin en sillonnant chaque jour les vignobles des appellations du Médoc pour rendre visite à ses clients devenus au fil des ans des compagnons de route…Escapade estuarienne sur l’île de Patiras pour fêter cet anniversaire…Antoine Médeville- oenologue-consultant dans le médoc depuis 20 ans

 

Un jeune président à la tête des Crus Artisans du Médoc

Crus Artisans du Médoc. Maxime Saint-Martin, jeune viticulteur de 28 ans vient d’être élu par ses pairs à la présidence du Syndicat des Crus Artisans du Médoc

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Rassembler et insuffler une nouvelle dynamique

Maxime Saint-Martin succède à Xavier Berrouet à la présidence des Crus Artisans. A 28 ans cet enfant du pays a déjà une belle expérience.  Il n’a que 21 ans lorsqu’il décide en 2008,  son BTS viti-oeno en poche, de racheter à son oncle les 3 hectares de vignes situées à Saint-Estèphe. En 2009, il est alors le plus jeune viticulteur de l’appellation et vinifie son premier millésime du château « Graves de Pez » en AOC Saint-Estèphe avec le concours des œnologues Jacques et Eric Boissenot. Parallèlement, Maxime s’occupe de l’autre propriété familiale, château Vieux Gabarey, un Cru Artisan de 17 ha en appellation Haut-Médoc, construit à la force des poignets par ses parents.

Maxime Saint-Martin a beaucoup de respect pour la notion de « Cru Artisan » qu’a su lui transmettre sa famille. Il en mesure toute sa valeur et entend bien valoriser davantage cette belle famille qui lui tient à cœur. Les Crus Artisans ont leur légitimité et doivent mieux se faire entendre et connaître auprès des professionnels et amateurs. Entouré d’autres jeunes viticulteurs comme Charles Brun qui a également rejoint le conseil d’administration des Crus Artisans, Maxime espère insuffler une nouvelle dynamique.

Aujourd’hui « Cru Artisan » est une mention protégée et une référence de qualité pour le consommateur.

En 1989 la création du Syndicat Viticole des Crus Artisans du Médoc permet de relancer cette distinction.  Mais pour être classé « Cru Artisan », la propriété viticole doit répondre à des conditions strictes :

Seules les propriétés localisées dans les huit appellations du Médoc (Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc, Moulis-en-Médoc, Pauillac, Saint-Estèphe, Saint-Julien, Margaux) peuvent prétendre au classement.

Chaque propriétaire assume la totalité de la chaîne de production : du travail de la vigne à la commercialisation du vin. La majorité d’entre elles recouvrent des  exploitations modestes, en moyenne 9,50ha.

Un classement revu tous les dix ans.

Le dernier classement remonte à 2006 et avait classé 44 propriétés. Actuellement, le cahier des charges est en attente de validation, cette étape étant nécessaire avant le lancement d’un nouveau classement.

A suivre…

Pour rappel la dénomination « Cru  Artisan » existe depuis plus d’un siècle et demi et doit son origine aux structures familiales de petites tailles qui étaient exploitées  par des artisans exerçant  en plus de leur activité de viticulteur, un autre métier en parallèle. Malgré les difficultés liées aux diverses crises économiques, à la menace de leur disparition due au rachat des parcelles au prix fort par des plus grandes structures, les Crus Artisans résistent et souhaitent faire triompher leurs savoir-faire. Attachés à leur identité, aimant leur terre, ils représentent une poignée de viticulteurs qui doit se battre pour continuer à vivre du fruit de leur travail.

 Les Crus Artisans défendent leur image, celle d’un vin qui leur appartient et leur ressemble. Le vigneron c’est le patron ! Amoureux de sa vigne, il a tissé avec elle un lien secret, un langage, une complicité et une tendresse qu’il a développés patiemment. Lui et sa terre se comprennent. Il est l’auteur de son vin.