Saint-Estèphe 2021, un classique des temps modernes

Crédit photo Visionair

Les millésimes se suivent mais ne se ressemblent pas. Si 2021 n’appartient pas à la catégorie des solaires comme le sont 2020 et 2018 ou des magnifiques 2016 et 2019, il n’en est pas moins un millésime qui mérite d’être dans la cave de tout bon connaisseur ! Si l’on devait le comparer à un prédécesseur, on serait tenté de le classer au-dessus des millésimes 2014 et 2017 auxquels il s’apparente par certains aspects tout en lui conférant une place à part tant ses nuances lui sont propres. Mais surtout, 2021 nous rend fiers et optimistes par sa qualité. Bien sûr, ce millésime de vigneron aura mis nos nerfs à rude épreuve en raison de la forte pression exercée tout au long de l’année par des conditions climatiques laissant peu de répit aux viticulteurs, mais le travail, l’expérience, les soins apportés à la vigne et au chai ont permis de réussir ce millésime de tri et de patience.  Épargné par le gel du printemps et par la grêle, Saint-Estèphe tire une fois de plus son épingle du jeu avec un rendement identique à celui de l’an passé. Grâce à ses qualités naturelles parmi lesquelles ses terroirs drainants et sa grande proximité avec le fleuve, auxquelles s’ajoutent celles des viticulteurs et des œnologues qui bénéficient d’une connaissance et d’une technicité grandissantes, 2021 se révèle être un millésime d’équilibre présentant une matière dense, de la fraîcheur et un beau fruité. En ce début d’année 2022, après deux ans d’une crise sanitaire impactante, nous nous préparons à une nouvelle épreuve liée aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.  Dans cette situation incertaine, nous continuerons à porter haut et fort le message de nos vins, symbole de civilisation, de convivialité et d’échanges culturels. 

Jean-François Delon, Président du Syndicat Viticole de Saint-Estèphe.

UN HIVER ALTERNANT DOUCEUR ET FRAÎCHEUR

Le commencement de l’année est humide et rythmé par l’alternance des périodes fraîches et douces. Les mois de janvier et février affichent un taux de pluviométrie supérieur à ceux de 2020 et 2019 avec 180 mm de pluies tombées sur ces deux mois sans toutefois dépasser celui de 2018 largement supérieur à la moyenne.

UN PRINTEMPS QUI SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID

Les températures quasi estivales de la fin du mois de mars favorisent la sortie des premiers bourgeons notée tout début avril, soit légèrement en avance par rapport à la moyenne trentenaire, cependant pas autant qu’en 2020 qui fut très précoce de 8 à 10 jours.

Alors que le débourrement se déroule dans une relative homogénéité, début avril connait un épisode de gel d’une rare intensité qui frappe l’ensemble des vignobles français. Des températures particulièrement froides en dessous de -5°C s’abattent sur Bordeaux dans les nuits du 7 et 8 avril. L’ensemble des appellations du Médoc est touché mais les degrés d’intensité sont variables. A Saint-Estèphe, si quelques rares parcelles situées dans les terrasses basses ont pu être affectées par le gel, l’ensemble du vignoble, qui bénéficie de sa grande proximité avec l’estuaire, est épargné.

UNE FLORAISON PERTURBÉE

Mai est marqué par une fraîcheur des températures et de nombreuses pluies. Toutefois la pleine fleur est notée début juin se situant dans la moyenne des trente dernières années. 10 jours d’un temps sec et ensoleillé jusqu’au 16 avril sont suivis de pluies et d’orages. Les risques de grêle sont importants et quelques parcelles sont touchées. Là encore l’appellation dans son ensemble est épargnée. L’autre danger pour les viticulteurs vient des pluies incessantes qui font craindre la coulure et le millerandage et par conséquent les menaces de développement du mildiou. L’inquiétude est vive quant au risque de perte de volume de la future récolte.

UNE VÉRAISON LENTE

Cette crainte se concrétise en raison du temps mi-figue mi-raisin tout au long du mois de juillet. Alors que les raisins atteignent le stade ‘fermeture de grappe’, les beaux jours estivaux alternent avec les jours pluvieux. Comme il fallait s’y attendre l’excès de chaleur et d’humidité provoque des attaques de mildiou sur feuilles. Par conséquent la véraison à l’image de la floraison s’en trouve ralentie et présente une certaine hétérogénéité d’une parcelle à l’autre et au sein même d’une parcelle. Cependant la mi-véraison observée le 12 août connait une accélération vers le 15 août grâce aux fortes chaleurs.

UNE ANNÉE DE VIGNERON

Dans la vigne, la pression est intense avec un risque de développement potentiel du Botrytis obligeant les viticulteurs à redoubler de vigilance. Ils le savent bien, leur investissement en matière de pratiques culturales et prophylactiques sera déterminant pour assurer la qualité de ce millésime. Tout est mis en oeuvre pour faciliter une maturation complète en optimisant les travaux culturaux comme l’effeuillage. Août plutôt sec et très ensoleillé en fin de mois, permet de rattraper le retard et favorise la maturation tandis que les pluies de la mi-septembre donnent de belles baies juteuses.

DES VENDANGES TARDIVES

Attendre la maturité phénolique pour faire le meilleur tout en gardant un œil sur la météo et gérer le risque du mildiou, tel est le mot d’ordre de chaque viticulteur. Heureusement l’ensoleillement et le temps sec et frais dans la première quinzaine d’octobre viennent parachever la maturité du Cabernet et transcender son potentiel qualitatif. Ces conditions favorables permettent d’attendre le moment idéal pour vendanger chaque parcelle à la bonne maturité. Les vendanges débutent fin septembre/début octobre par la récolte des Merlots suivie de celles des Cabernets vers la mi-octobre.

UN VIN ÉQUILIBRÉ

Les premières dégustations sont marquées par une belle maturité et un équilibre alcool-acidité différent des années précédentes. Les Merlots sont frais, bien structurés et aromatiques. Quant au Cabernet récolté sous un temps idéal, il est le grand gagnant de cette année avec sa couleur sombre et ses arômes d’épices et de petits fruits noirs magnifiés par des tanins bien présents mais souples. Certes le millésime fut éprouvant mais le travail des viticulteurs et des œnologues pour extraire le meilleur permet de constater avec satisfaction la grande qualité du 2021.  La singularité climatique qui le caractérise lui confère des nuances particulières, une identité propre qui le rapprocherait des millésimes anciens de par son équilibre acidité-alcool mais cependant doté d’une plus grande maturité.

Les vendanges 2021 à la loupe,

Récit d’un itinéraire mouvementé

Laboratoire Rolland & associés

Le début du cycle végétatif de cette année 2021 aura été pour le moins mouvementé. Mais l’heureuse climatologie de cette arrière-saison a offert une formidable occasion d’achever avec panache ce millésime qui restera gravé dans les mémoires vigneronnes.

Un mois d’août incertain

La mi-août signe la phase finale de coloration des raisins, avec un déficit de chaleur et de luminosité important depuis la fin du mois de juin. On note alors une absence totale de contrainte hydrique à cette période. Les raisins, comme de nombreux autres fruits, sont encore fades et aqueux fin août. La pulpe déborde d’acidité et d’eau ; les peaux manquent de goût.

Le stress de la récolte des premiers raisins rouges mi-septembre

Dix jours d’instabilité marquent la mi-septembre. Il pleut régulièrement et les températures sont élevées pour la saison.

Le travail viticole, mené tout au long de l’année, paye. Les raisins sont aérés, et les vignes, parce que leur vigueur est maîtrisée, résistent et supportent ces quelques jours instables. Il est vrai qu’ensemble nous cherchons absolument des raisins avec du goût, des tanins séduisants, qui ne se laissent pas emporter par une acidité trop agressive.

Du sang froid en septembre…

La quasi-totalité du mois de septembre a été chaud, avec un pic de température jamais rencontrée depuis 1911.

Le botrytis fréquent, mais de très faible intensité dans le vignoble, ne s’est finalement pas développé. Preuve indiscutable : la saison des cèpes tant attendue en septembre n’a pas démarré !

Les premiers merlots de Saint-Estèphe sont vendangés fin septembre. Il y a toujours deux dates-clés : celle où on commence à vendanger, et celle où on achève la récolte. Et cette année, le rythme de ramassage a été très saccadé, exigeant dans la prise de décision tantôt la rapidité, tantôt la retenue.

A cette période, 2021 s’annonce comme un millésime typiquement océanique, et non pas solaire comme les derniers que nous avons vécus. Il n’était pas question d’aller chercher la fraîcheur et l’énergie nécessaires pour équilibrer une puissance qui aurait été naturellement présente.  Au contraire, les raisins débordaient d’acidité et souffraient d’un manque de concentration. Il a fallu ainsi du temps pour dépasser la note végétale et attendre l’indispensable expression aromatique du fruit. 

…. Et un sacré coup de chance en octobre

Il faut dire que la météorologie du mois d’octobre nous a offert une chance incroyable avec des journées chaudes à plus de 20°C qui furent salutaires. Les raisins ont pu perdre leur surplus d’eau, et ont gagné en concentration. Le soleil et la chaleur ont gommé les notes herbacées et végétales que nous pouvions observer encore quelques semaines plus tôt. Les peaux se sont affinées ; les pépins ont perdu l’amertume pour gagner en maturité.

Les cabernets francs et sauvignon se sont ainsi récoltés avec le sourire et sous le soleil d’octobre.

Au chai, on se méfie de la maturité qui n’est pas excessive. On a cherché à reconcentrer les jus, on a travaillé des extractions très douces au début des fermentations. On a joué sur des macérations post- fermentaires : on a laissé infuser et on a construit la bouche en faisant varier les durées d’infusion et les intensités de lessivage des marcs.

Ce qui nous guide alors – pour ces vins qui n’auront pas d’incroyables densités, c’est la volonté de conserver le charme du fruit que nous avions en goûtant les raisins en octobre. On souhaite trouver une structure tannique charmeuse, sans chercher une puissance qui n’était pas présente naturellement.

Un millésime d’audace et d’engagement

2021 aura clairement été un millésime de courage, d’engagement, d’audace. Il aura fallu prendre des risques – sans doute un peu plus que ces dernières années, et se montrer patient pour résister à la tentation de tout ramasser, au moment des pluies de la fin septembre.

C’est aujourd’hui un pari gagné car les 2021 sont des vins qui allient le velouté dans la texture, le plaisir et la fraîcheur typique des Bordeaux d’aujourd’hui.

O.D.G de Saint-Estèphe

http://www.saint-estephe.fr

2020 Saint-Estèphe, Yin and Yang

Photo Visionair.fr

2020 ended the decade on a high. It is a perfect example of Bordeaux know-how and is a great, classic, complex, rich and unctuous vintage, which ticks all the boxes. It is one of the finest early-ripening vintages. An over-achiever, it succeeded in making the most of extreme conditions to reach the perfect balance. While the entire vintage was marked by warm weather, making it one of the five earliest in the past twenty years, variations in rainfall, which required a great deal of vigilance in the vineyard, turned out to be a blessing in disguise. 2020 will also be remembered for the unprecedented health crisis, which compelled the wine sector to adapt its vineyard operations at all costs. The emergence of the #lavignenattendpas (the vines don’t wait) hashtag sums up the dilemma faced by winegrowers. Nature does not lock down! Consequently, while the first lockdown in France, announced on 16 March, disrupted usual operations, measures were soon put into place so that work could resume in compliance with health regulations. The crisis, the social and economic impacts of which are still unknown, will leave its mark. While sales are picking up today, they cannot compensate for losses in export and catering markets. The success of the 2020 vintage rekindles hope and confidence and we look forward to inviting you to taste it very soon. 

Basile Tesseron, President of the Saint-Estèphe Winegrowers’ Association

A mild winter and an early growth cycle 

The winter was very mild. While the French economy almost ground to a halt, the opposite was true for the vines, which grew very quickly. Particularly mild winter temperatures were conducive to early bud break, which occurred on 20 March, i.e. fifteen days earlier than usual. We all remember the fine, sunny days during France’s nationwide lockdown.

A sunny, wet spring, with even flowering

Several cool, wet spells in April and May did not adversely affect the growth cycle. Consequently, flowering was smooth, even and three weeks earlier than usual, around 20 May. Fruit set was quick and regular, with no shot berries or millerandage (abnormal fruit set) although the warm, humid conditions increased the risk of mildew. 

A hot, dry summer

The hot summer was marked by heatwaves from 20 June to 10 August, with record temperatures exceeding 40°C, although the vines did not suffer from water stress. 

The first grapes changed colour mid-July in drought conditions. This period of intense heat caused the vines to partly lose their head start secured during bud break. The summer heat lasted throughout August, during the day and at night. The limited temperature variations caused the vines to rapidly consume their malic acid and gradually build up sugar and colour (anthocyanins). Thankfully, the balance between sugar and acidity was restored in late August with 

the return to cool nights. The accumulated sugar was redistributed in the pulp and the anthocyanins in the grape skins. 

The first ripeness analyses revealed high sugar levels and low acidity. The warm, wet conditions led to traces of Botrytis cinerea mid-August although fortunately fungal development stabilised and did not spread. 

A rainy spell before 15 August provided welcome relief. In the lead-up to the harvest, everything looked perfectly fine, suggesting excellent winemaking potential. The grapes had thick, crunchy skins and were in perfect condition. 

An early harvest – with masks on!

Initial ripeness analyses confirmed the huge potential of the 2020 vintage, which ripened 10-15 days earlier compared to 2019. The hot, dry conditions produced small grapes with thick, fairly impermeable skins. 

In light of the health crisis, winegrowers began preparing for a harvest like no other! For the first time, it was not the quality that worried them – they already knew it was excellent! They were most concerned about how to organise the harvest, classified as a high-risk event. Estate employees, as well as the many seasonal workers who flock to the appellation each year, had to comply with special precautions and social distancing measures, alongside other limitations. 

Picking began two weeks earlier compared to “usual” vintages, shortly after mid-September, yielding low volumes due to the size of the berries. Several factors accelerated the decision to bring forward the harvest date: a week of cool, wet weather forecast for late September, as well as drought conditions which increased the alcohol content and lowered acidity.

Despite the small size of the berries, which were still heavier than last year, the quality was wonderfully even from one plot to the next. The threat of Botrytis cinerea did not abate, although it was contained and did not spread, partly thanks to the thickness of the grape skins.  

Perfect balance and outstanding aromatic expression

The Cabernet Sauvignon, Merlot and Petit Verdot are incredibly aromatic. The juices are deeply-coloured and incredibly concentrated. Extraction revealed ripe and intense aromas, while the quality of the tannins is very promising. Initial tastings suggest a very traditional vintage, characterized by freshness and superb balance. 2020 ranks among the great sunny vintages, oozing richness and spicy notes. 

WINEGROWERS’ IMPRESSIONS

Vincent Millet, Manager at Château Calon Ségur, 3rd Classified Growth.

The 2020 vintage was marked by a very wet and mild winter, eliciting an early start to the growing season. Flowering took place under ideal conditions. From flowering until the first days of the harvest, the vineyards endured five heatwaves, with no rainfall between mid-June and the first ten days of August. In spite of this, the vines showed no signs whatsoever of severe water stress (no defoliation or blocked ripening), undoubtedly thanks to water reserves accumulated over winter and spring. Once again, the high clay content in most of our soils played a key role in ensuring a good water supply. The Merlots and Cabernets were picked ten days earlier compared to recent vintages. The wines are full-bodied and juicy on the palate, with floral, spicy notes and smooth, rich tannins, culminating in a long and aromatic finish with a salty tang.

Vincent Bache-Gabrielsen, Managing Director at Château Lilian Ladouys, Cru Bourgeois Exceptionnel.

2000, the hottest year since 1900! To help us adapt to the hottest year on record since 1990, we relied both on our expertise of the terroirs and the resilience of our vineyards, which are currently undergoing a conversion to organic agriculture. Thanks to high rainfall during winter and spring, the soils stored sufficient water reserves and were thus able to counterbalance the effects of drought conditions during summer. Very early on, we had to intervene in the vineyards and create a favourable microclimate by thinning the leaves to improve resistance to mildew. In 2018, we decided to focus on Saint-Estèphe’s greatest terroirs, which primarily consist of deep clay gravel (representing 80% of our vineyards). This decision proved fully worthwhile this year, with flowering occurring a week earlier in gravely soils compared to our clay-limestone plots. Early flowering coupled with summer heat led the harvest to start several days earlier compared to the 2019 vintage, in order to preserve “al dente” grapes. Picking thus began on 5 September, finishing on 30 September 2020.  After intense cooling of the vats, gentle fermentation was the motto for this vintage. Our team strived for precision winemaking in order to reach the desired balance, which the outstanding tannic potential of the grapes could have disrupted. Beautifully intense, the Merlots dominate the blend, as was the case in 2019. Balance and emotions are thus the watchwords of 2020 Château Lilian Ladouys! 

Pascal Friquart, Managing Director at Château Tour Saint-Fort, Cru Bourgeois.

With temperatures 2 to 3°C above average, the winter of 2019-2020 was the hottest since the start of the 20th century. The beginning of the growing season was marked by weather conditions propitious to early bud break. In addition, waterlogged soils and mild temperatures increased the threat of mildew, powdery mildew and snails. Correctly managing plant protection treatments during spring was crucial yet difficult to implement on saturated soils, with the risk of crop loss due to mildew. After a very wet late April and early May (over 120°mm of rainfall in 2 days), fine, warm weather returned. Flowering then unfolded smoothly, almost a month earlier compared to 2019. From mid-June onwards, hot, dry conditions finally settled in, lasting until September. This led to water stress in the most well-drained soils. A rainy spell mid-August accelerated véraison (colour change) and prevented the grapes from shrivelling. The terroir was really crucial this year, since the quality of the soils played a key role in the vintage. They had to be able to store very high precipitation in spring, and release it during hot, dry conditions which lasted over two months. The head start to the growing season in spring led to an early harvest, which took place from 21 to 30 September. The harvest began with the Merlot grapes, which displayed superb balance, while rainfall slightly hampered the end of ripening for the Cabernets. Initial tastings are promising and provide hope for an elegant, fruity wine with a fine tannic structure. 

Château Montrose anticipe les changements climatiques

Communiqué, mars 2021 – Environnement-Viticulture

Vue aérienne du Château Montrose et du Grand chai, au premier plan le carrelet et la Garonne. Crédit photo : Deepix

Dans le cadre de sa stratégie environnementale globale, Château Montrose met en place une étude agro-pédo-climatique de grande ampleur, jamais réalisée à ce jour à l’échelle d’une propriété. Conduite en partenariat avec le climatologue Benjamin Bois et le géologue Pierre Becheler, cette étude dont l’objectif principal est de mieux comprendre le vignoble dans son ensemble afin de mieux le préparer aux changements climatiques, s’inscrit dans la continuité des études de terroir précédemment menées à Montrose.

Comprendre le fonctionnement du terroir face au réchauffement climatique

Si le terroir de Château Montrose situé en bordure de la Gironde figure parmi les plus privilégiés, les enjeux du réchauffement climatique se posent partout. Le célèbre Cru Classé de Saint-Estèphe, très investi en matière de développement durable depuis plus de 15 ans, lance une étude agro-pédo-climatique pour une meilleure compréhension du fonctionnement de la vigne en interaction avec son environnement pédologique et climatique.

Le top départ de cette étude a été donné en février dernier. Il s’agit d’un audit de grande ampleur réalisé pour la première fois à l’échelle d’une propriété. Pour mener à bien cette étude, l’équipe R&D conduite par Vincent Decup (Directeur Technique de Château Montrose) a fait appel à deux spécialistes, Benjamin Bois*, climatologue et Pierre Becheler*, géologue. Ce comité pluridisciplinaire va étudier la variabilité spatiale du climat à l’échelle de l’exploitation et la mise en relation avec le fonctionnement de son terroir. L’objectif : comprendre la réaction des terroirs face au changement climatique à l’horizon 2050.

De gauche à droite: Vincent Decup, Benjamin Bois et Pierre Becheler

A la croisée des données

Plusieurs étapes vont rythmer cet audit. 60 capteurs de mesure des températures et d’hygrométrie ont été installés à la vigne en mars dernier. Leur positionnement hors sol à hauteur de grappes a été décidé en fonction des zones topographiques et des caractéristiques de chaque parcelle (zones plus ou moins précoces, sensibles au mildiou, à la sécheresse…). Appuyée par les études des fosses pédologiques qui suivront, l’analyse des données agro-climatiques des capteurs s’effectuera en octobre. Ces données permettront d’établir une cartographie qui, superposée aux autres cartographies et études de résistivités des sols déjà réalisées, délivreront des informations sur le comportement du végétal face au réchauffement climatique. Le croisement de ces données agro-pédo-climatiques permettra d’anticiper les impacts futurs du changement climatique sur la vigne et d’en déduire un mode de conduite du vignoble sur mesure et parfaitement adapté au nouveau contexte.

Rendez-vous aux prochaines vendanges pour les premières analyses…

Capteurs de mesure des températures et d’hygrométrie

*Benjamin Bois est maître de conférences en viticulture et climatologie à L’Université de Bourgogne. Il est l’auteur d’une thèse publiée en 2007 « Cartographie agro climatique à méso-échelle – méthodologie et application à la variabilité spatiale du climat en Gironde viticole – conséquences pour le développement de la vigne et la maturation du raisin. » Il dirige actuellement une thèse sur l’« Analyse spatiale et temporelle des extrêmes climatiques en Bourgogne-Franche-Comté : impacts sur la viticulture. »

*Pierre Becheler est un géologue spécialisé dans les études de pédologie et études de sols viticoles, hydrologie, hydrogéologie et géomorphologie. Il est l’auteur de nombreuses études et cartographies de terroirs viticoles.

Les vendanges 2020 à Château Doyac

Après le merlot et le cabernet franc, Château Doyac, Cru Bourgeois Supérieur en biodynamie, se prépare à récolter le cabernet sauvignon à la machine à vendanger. Un choix qui s’avère judicieux pour ces vendanges historiques en raison de leur précocité sur fond de crise sanitaire. Le vin blanc du domaine « Le Pélican », un 100% sauvignon, récolté manuellement début septembre, a terminé sa fermentation et présente un bel équilibre. Les premières dégustations des cuves de rouge laissent présager un très beau millésime.

Château Doyac

Cru Bourgeois Supérieur en biodynamie

Haut-Médoc

 

 

Une vigne bien préparée…

Certifié en biodynamie, le vignoble de 30 hectares de Château Doyac situé sur le plateau argilo-calcaire de Saint-Seurin de Cadourne, bénéficie de tous les soins prodigués par ses propriétaires et l’équipe du domaine. Max et Astrid de Pourtalès, et leur fille Clémence, s’investissent sans relâche pour apporter le meilleur à la vigne dans le plus pur respect du cahier des charges de la viticulture en biodynamie. Le dernier traitement effectué au vignoble, 15 jours avant les vendanges a concerné la pulvérisation de la silice de corne (traitement 501). Ce traitement avant les vendanges a pour but de renforcer les peaux, les protéger contre le botrytis et améliorer leur maturation. La silice de corne oriente la plante vers le fruit en favorisant le murissement avec un renforcement des goûts et des parfums. Cette préparation à base de cristal de quartz broyé, est également passée sur la vigne au printemps pour la stimuler en la rendant plus résistante aux maladies. Le passage du traitement 501 est souvent complété par la pulvérisation de tisanes préparées au domaine.

Fin des fermentations pour le « Le Pélican », vin blanc du domaine

Commencé le 1er septembre, la récolte du blanc du domaine,  Le Pélican  s’est effectuée manuellement sous des conditions estivales. Afin d’utiliser les levures naturelles de la vigne, le levain a été préparé à partir des raisins blancs du domaine. Préssuré par grappes entières, Le Pélican est vinifié en amphore et en barriques de 225 l., ainsi que dans un foudre de 20 hl. (Photo ci-contre).

Avec une dizaine de jours d’avance par rapport à la « normale », le millésime 2020 rentre dans l’histoire des millésimes précoces considérés comme gage de qualité. Les premières dégustations après fermentations semblent confirmer cette attente. Ce 100% sauvignon présente à ce stade toutes les qualités d’un beau millésime avec un fruité éclatant et une belle fraîcheur.  

Le choix de la machine à vendanger

Si la récolte des raisins blancs du Château Doyac s’est effectuée manuellement, celle des rouges s’opère à la machine. Avec sa souplesse d’utilisation et ses performances qualitatives qui ne sont plus à démontrer, la machine à vendanger s’avère cette année, en temps de Covid, un choix judicieux.

La récolte a débuté le 16 septembre pour le merlot, cépage majoritaire à Doyac avec une proportion qui représente 76% du vignoble. Cette année la qualité des cabernets francs plantés il y a 3 ans sur 2 hectares se présente sous les meilleurs auspices et rentrera peut-être dans la sélection du grand vin. Si l’année se révèle un peu plus faible en rendement, la qualité est bien au rendez-vous.

A suivre…

 

Château Montrose, premier producteur mondial de bicarbonate de potassium issu du CO2 des fermentations alcooliques, vise le 100% recyclé.

Dans le cadre de sa démarche durable visant à limiter l’impact de son activité sur l’environnement par une série de mesures vertes appliquées aussi bien à la vigne qu’aux chais, Château Montrose annonce son objectif pour les vendanges 2020 : le recyclage de 100% du CO2 issu de ses fermentations alcooliques. Grâce à un système d’automatisation permettant la captation en continu du CO2, Montrose, site Pilote du projet, devient le premier producteur mondial de bicarbonate de potassium issu des fermentations alcooliques.

100% captés, 100% recyclés

Très investi en matière de développement durable depuis plus de 15 ans, Montrose a fait une priorité du recyclage systématique de toutes ses productions. Le recyclage du CO2, gaz à effet de serre très largement émis par l’Homme, est devenu un enjeu mondial. Expérimenté sur la propriété en 2018, le procédé de valorisation du CO2 issu des fermentations alcooliques consiste à faire réagir du CO2 avec du carbonate de sodium ou potassium pour produire du bicarbonate. Durant les vendanges 2019, la transformation après captation du dioxyde de carbone avait produit 15 tonnes de bicarbonate de sodium et de potassium. Cette année Montrose vise la captation de 100% du CO2. Cet objectif est rendu possible par l’installation d’un système automatisé de captation du CO2 en continu dont le domaine, en tant que site pilote, est le premier à être équipé. Pour les vendanges 2020 la production de bicarbonate de potassium est estimée à 40 tonnes, une production qui fait de Montrose la première propriété viticole au monde à produire du bicarbonate en masse issu des fermentations alcooliques.

Site Pilote en bordelais

Le projet, initié par le domaine dès 2018, a été piloté par la cellule R&D en partenariat avec la société Alcion – SEDE Veolia. Le recyclage du CO2 a fait ses preuves et apparait plus que jamais comme une solution à privilégier pour réduire l’empreinte carbone du domaine. L’installation consiste en un réseau de captation, à la sortie des cuves, du gaz émis lors des fermentations et d’un réseau de colonnes de transformation de celui-ci en bicarbonate.

Le bicarbonate, un produit vertueux aux nombreux débouchés

Montrose étudie tous les débouchés possibles d’utilisation du bicarbonate, en interne et en externe.Sa molécule vertueuse compte de nombreuses exploitations dans les domaines de l’alimentaire, la cosmétique, la pharmacie ou l’agriculture.

Résolument tournée vers l’avenir, la démarche de Montrose traduit un changement profond et global du domaine. Le Grand Cru Classé de Saint-Estèphe, dont l’objectif est d’ouvrir de nouvelles voies vers une viticulture plus responsable et respectueuse de l’environnement, est régulièrement approché comme modèle en matière de techniques vitivinicoles et de développement durable.

Le coffret du bicentenaire de Château Montrose

Pour célébrer son bicentenaire, Château Montrose annonce le lancement d’un coffret d’exception. Véritable « cabinet de curiosités », ce coffret, conçu sur mesure en série limitée à 200 exemplaires, présente trois flacons numérotés d’un format rare. La vente du coffret N°1, confiée à Hart Davis Hart Wine, spécialiste des ventes aux enchères en ligne, sera organisée les 23 et 24 octobre prochain. Par la suite, les 199 autres coffrets seront mis en vente directement par la propriété. 

A l’origine, deux siècles d’histoire…

Respectueuse de l’histoire incroyable de cette propriété depuis sa création en 1815, la famille Bouygues, propriétaire depuis 2006 du Grand Cru Classé de Saint-Estèphe, a souhaité célébrer son bicentenaire par la création d’un coffret unique destiné aux collectionneurs et grands amateurs. Déjà en 2015, en accueillant la traditionnelle Fête de la Fleur, Château Montrose a souhaité marquer cette date anniversaire. A cette occasion, la propriété a également édité un ouvrage de deux volumes retraçant l’histoire du domaine et rendant hommage aux familles qui, durant deux siècles, ont porté la destinée de ce terroir exceptionnel. Dans ce même esprit, la création sur mesure de ce coffret d’exception, limité à 200 exemplaires numérotés, abritant trois flacons d’un format unique de 200 cl, signe d’une trace intemporelle les 200 ans de l’histoire de Château Montrose. 


Un coffret unique à l’image d’un ‘cabinet de curiosités’

Crédit photo LEMA PRODUCTION

Fabriqué artisanalement, ce coffret prestigieux, à l’image d’un ‘cabinet de curiosités ‘ réserve         également à ses heureux acquéreurs de nombreuses surprises et de multiples opportunités de partager des moments de convivialité autour de dégustations, de lecture et de jeux. Pensé et conçu comme un « objet » rare, il reflète le travail de précision mené tout au long de l’année par les équipes    du domaine au vignoble et au chai. Sa teinte brune aux reflets argentés, son veinage   éclatant, ramènent l’imaginaire à la terre, au terroir, unique lui aussi, qui marque les vins de la propriété de leur signature millésime après millésime. 

Une trilogie autour du millésime 2015, année du bicentenaire

Crédit photo LEMA PRODUCTION

Véritable écrin pour les vins de Château Montrose, le coffret du bicentenaire accueille 3 flacons numérotés, conçus sur mesure pour recevoir les 3 millésimes d’exception que sont le 2014, le 2016 et bien sûr le 2015, millésime du bicentenaire. Ces 3 millésimes, appartiennent aux « Grands Classiques » de la propriété. Ils ont en commun une climatologie sans excès et une structure sublimant   l’élégance faite de force et d’équilibre. Ils reflétent chacun 3 expressions riches et variées du terroir de Montrose. Cette trilogie d’exception incarne le charme et la précision des plus grands millésimes de Montrose et porte en héritage leur immense potentiel de garde.

Le coffret N°1 vendu aux enchères par Hart Davis Hart Wine les 23 et 24 octobre prochain

Pour le lancement de ce coffret unique, Château Montrose a confié la vente du coffret numéroté 1 sur 200 à la Maison de ventes aux enchères Hart Davis Hart Wine basée à Chicago. Spécialiste de la vente en ligne aux Etats-Unis, Hart Davis Hart Wine occupe une position unique sur le marché des vins rares. Offrant une alternative à la crise sanitaire actuelle, sa plateforme en ligne réunit des clients du monde entier qui peuvent suivre la vente à distance et en direct. (https://auction.hdhwine.com)

L’acquéreur de ce coffret, bénéficiera d’une soirée unique à la propriété (visite, diner, et nuitée – valable pour 4 personnes) assortie d’une dégustation verticale historique de 20 millésimes de Château Montrose sur treize décennies. Du plus ancien, 1893 au plus récent, 2015, cette dégustation emblématique retracera les 200 ans de la propriété. Cette expérience unique sera une façon d’entrer dans l’histoire du domaine, d’en comprendre son essence, ses valeurs et ses vins légendaires. 

Les 199 autres coffrets mis en vente par la propriété

A l’issue de la vente aux enchères du coffret N°1, une offre sur mesure des 199 autres coffrets mis en vente par la propriété, sera réservée aux clients privilégiés, collectionneurs et grands amateurs.

Voir la vidéo du coffret

Le nouvel écrin de la Maison du Vin de Saint-Estèphe

[SAINT-ESTEPHE]La Maison du Vin de Saint-Estèphe ré-ouvre dans un nouvel écrin à la hauteur de ses grands vins.

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Après plusieurs mois de travaux d’une rénovation complète, la Maison du Vin de Saint-Estèphe, lieu emblématique de l’appellation, située au cœur du village, réouvre le 3 août. Ce nouvel écrin conçu dans un esprit de partage et de rencontres, offre aux visiteurs une découverte des vins de l’appellation par une approche culturelle et ludique.

 Ils en rêvaient, ils l’ont fait !

Les Châteaux de Saint-Estèphe réunis au sein de leur Syndicat viticole (O.D.G.) regroupant une soixantaine de membres, sont fiers d’annoncer la réouverture de leur nouvelle Maison du Vin. Ils le savaient depuis longtemps ; ils devaient agir face au vieillissement de leur Maison du Vin ! Tentés un moment de déménager pour partir sur un projet de bâtiment neuf, certainement plus facile et moins onéreux, les Châteaux de Saint-Estèphe ont opté pour l’autre solution, celle qui leur tenait à cœur : une rénovation complète afin de rester dans leur bâtiment d’origine sur l’une des plus belles places de village du Médoc avec son église baroque. En plus de sa fonction d’accueil du public, la Maison du Vin est l’unique et véritable Maison des viticulteurs, la Maison de leur O.D.G., un lieu fédérateur et communautaire où ils se réunissent pour travailler et prendre les décisions relatives à l’appellation.

 

Une rénovation complète confiée aux entreprises locales

La rénovation de la Maison du Vin tant attendue par les membres du Syndicat viticole de l’appellation est l’aboutissement d’une réflexion commencée en 2017. Pour mener à bien ce projet et suivre l’avancement des travaux, une commission composée de quelques viticulteurs a été créée. Après l’achat en janvier 2019 du bâtiment de la Maison du Vin à la Mairie de Saint-Estèphe jusqu’alors propriétaire, et le choix de l’agence d’architecture, la rénovation intérieure et extérieure a pu commencer en septembre 2019 pour une livraison fin juillet 2020.

CroquisBPM_FacadeMaisonDuVinSaintEstepheSéduit par les nombreuses réalisations effectuées dans le secteur viti-vinicole par l’agence BPM Architectes, le Syndicat viticole de Saint-Estèphe a souhaité leur confier la rénovation de sa Maison du Vin en privilégiant les entreprises locales. Afin de préserver son patrimoine architectural, les travaux extérieurs ont concerné la consolidation structurelle et le ravalement des façades rendant aux pierres de taille leur blondeur d’origine.

La Maison du Vin étant située sur la Place de l’Eglise à l’intérieur du périmètre de protection de monuments historiques, ce rajeunissement s’est effectué dans le plus grand respect de la charte architecturale des bâtiments de France.

Côté intérieur, la transformation est totale. Les petites pièces ont laissé place à de plus grands espaces baignés par la lumière des nombreuses ouvertures et de la coursive en verre.

 Des espaces éducatifs et ludiques

Ce nouvel écrin a été conçu pour accueillir les visiteurs chaque année plus nombreux, dans d’excellentes conditions en privilégiant l’aspect éducatif et ludique. Lieu de vie, de rencontres, de partages et de découvertes, ils pourront croiser les vignerons, déguster leurs vins, s’informer des modalités des visites et des activités proposées par les châteaux, suivre un parcours initiatique, visionner des films, acheter du vin et découvrir la boutique. Les enfants ne seront pas laissés pour compte et des animations leur seront réservées.

CroquisBPM_InterieurMaisonDuVinSaintEstepheLe rez-de-chaussée couvre un espace de 100m² dédié à la dégustation et à la vente des vins de l’A.O.C. au prix « châteaux ». Grâce à un système de conservation du vin, une dégustation au verre est proposée jusqu’à 8 vins différents. Tous les vins de Saint-Estèphe bénéficient d’une bonne visibilité grâce aux grands présentoirs sur mesure qui habillent les murs.

Une deuxième étape d’aménagement de l’étage est programmée pour l’automne. Cet espace de 90m² sera plus spécifiquement dédié à l’œnotourisme. Les visiteurs pourront découvrir un parcours avec expositions et projection de films. Une vidéo 3D de Pierre Le Hong sur la formation géologique des terroirs de Saint-Estèphe est actuellement en cours de finalisation et sera projetée dans cet espace prochainement. Véritable outil pédagogique et ludique, ce film diffusé en continu en langue française et anglaise, apportera une information essentielle sur les caractéristiques du terroir de Saint-Estèphe et de ses vins.

Une ambiance cosy et chaleureuse

D’un côté, le vert agave des comptoirs de présentation des bouteilles rappelle les paysages, le vignoble, de l’autre, le beige tendre de l’îlot de dégustation ramène l’imaginaire à la terre, aux terroirs variés de Saint-Estèphe ; deux tonalités qui s’harmonisent et apportent douceur et fraîcheur à l’ensemble des espaces intérieurs. Cette ambiance à la fois chaleureuse et fraîche est soutenue également par le mélange harmonieux du bois et du verre présent sur les deux niveaux.

Un fond exceptionnel de participation des châteaux

Afin de financer le coût de cette rénovation d’envergure, le Syndicat viticole a validé un prêt financé par un prélèvement exceptionnel à l’hectare sur la base de 1216 ha (superficie de vignoble de l’A.O.C.) sur une durée de 20 ans. Cette proposition de financement a été bien accueillie par tous les Châteaux sans exception qui souhaitaient depuis longtemps donner à leurs vins un nouvel écrin plus en phase avec les attentes des consommateurs.

Un lieu, une histoire

ClicheMaisonDuVinSaintEstepheLes bâtiments de l’actuelle Maison du Vin font partie du patrimoine architectural et historique du village. Occupés à la fin du 19ème par plusieurs commerces, dont une boucherie et une épicerie, ils furent réunis en un seul bâtiment dans les années 80 lors de la création de la Maison du Vin de Saint-Estèphe. Ces bâtiments se situent sur l’actuelle Place de l’Eglise, autrefois également appelée Place du Marché tant l’activité des commerces y était intense.

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Heures d’ouverture de la Maison du Vin de Saint-Estèphe

Du 1er juillet au 15 septembre : du lundi au samedi de 10h à 19h

Du 1er avril au 30 juin et du 16 septembre au 5 novembre : du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, le samedi de 14h à 18h

Du 6 novembre au 31 mars, du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17hFermé entre Noël et le 1er de l’An

Crédits photo et croquis: BPM Architectes

http://www.vins-saint-estephe.com

CONTACT PRESSE:

Catherine di Costanzo – +33 (0)6 74 36 35 43

di-costanzo.catherine@orange.fr

[HISTOIRE] Le vignoble bordelais à l’heure de la Peste noire de 1348

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La crise actuelle du Coronavirus nous rappelle que l’Humanité n’est toujours pas délivrée des grandes épidémies. Une occasion de revenir sur l’histoire de Bordeaux et de son vignoble en 1348, année de la Peste noire. Première épidémie réellement bien documentée par les sources historiques, elle fut foudroyante et entraîna des bouleversements structurels dans la société du Moyen-Age. Venue d’Asie, elle se propagea par les voies commerciales, maritimes, fluviales et terrestres à toute l’Europe en seulement trois ans et décima entre 1/3 et la moitié de la population européenne. Quel fut l’impact de ce fléau sur le vignoble bordelais qui depuis le 13ème siècle connait une embellie sans précédent liée à ses exportations de vins vers l’Angleterre?

Bordeaux et son vignoble à la veille du fléau
Le fléau débarque dans une ville riche de son statut de capitale du duché d’Aquitaine mais fragilisée par les incessantes opérations militaires de la Guerre de Cent ans (1337-1453) entre les rois d’Angleterre et de France. Dès le XIIIe siècle, l’essor économique de Bordeaux s’explique par une extension de son domaine viticole face à la demande croissante liée aux échanges avec l’Angleterre. Au début du XIVe siècle, pour l’année 1308-1309, les comptes des registres du commerce du vin affichent des chiffres éloquents avec une production de 102 724 tonneaux de vins (environ 850 000 hectolitres). Mais cette prospérité connait des fluctuations. En 1335, à la veille des vendanges, les conflits militaires reprennent pour une durée de 9 ans et gênent considérablement le transport des vins du haut pays soumis aux taxes douanières. De ce fait les recettes provenant des « coutumes » liées aux exportations de vins diminuent. Entre 1335 et 1336 la production a baissé de 80% (74 053 tonneaux de vin exportés après la vendange 1335 contre 16 053 après la vendange de 1336). Le coût de la guerre, la destruction des vignes, les villages brûlés obligeant les paysans à fuir pour se réfugier à l’intérieur des murailles protectrices de la ville, expliquent cette baisse de production.
Alors que les bordelais jouissent d’une trêve et en profitent pour remettre en état leurs vignobles endommagés par les conflits de la guerre, l’année précèdent l’arrivée de la Peste noire, Bordeaux et son vignoble sont victimes des mauvaises conditions climatiques. Les inondations de 1347 provoquent une mauvaise récolte qui se traduit par une disette et une famine accentuées par la quasi-monoculture de la vigne. C’est dans ce contexte que « la mortalitat » nom désignant l’épidémie dans les documents de l’époque, s’abat sur Bordeaux déjà affaiblie et frappe sans discontinuer pendant dix mois.

Une propagation foudroyante

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Provenant d’Asie et importée en Occident par un navire génois qui accoste à Marseille en janvier 1348, la Peste noire, galopante, foudroyante, dissémine sa bactérie mortelle de port en port, de ville en ville au grès des échanges commerciaux et des mouvements des populations fuyant la guerre. De Marseille, elle atteint Carcassonne en mai, remonte la Garonne et débarque à Bordeaux au début de l’été 1348. Elle continue sa route macabre un peu partout en Europe et touche l’Angleterre à l’automne. Le « mal noir », nom donné par les contemporains à la peste en raison des taches foncées sur les corps des malades, n’est pas connue des médecins qui restent démunis face à cette maladie dont ils ignorent tout y compris son vecteur, les puces des rats noirs. Il y a bien eu un précédent avec la Peste Justinienne qui a frappé l’Occident au VIe-VIIIe siècles mais le fléau avait disparu ne laissant pas de traces dans la mémoire des populations. Faute de traitements efficaces on explique la maladie par l’expression de la colère divine, l’infection de l’air et des eaux.

Une catastrophe démographique aux multiples conséquences
« En ce temps, par tout le monde généralement une maladie qu’on claime épidémie courait, dont bien la tierce partie du monde mourrut. » témoigne Jean Froissart dans ses Chroniques.
La peste frappe davantage les villes que les campagnes car la concentration y est plus dense. La promiscuité, le manque d’hygiène dans les rues où l’on déverse les immondices et la présence des rats infestés qui transmettent la maladie de quartier en quartier sont autant de facteurs favorables à la propagation du fléau. Ceux qui vivent en communauté sont les premiers touchés. Sur les 20 chanoines du chapitre de Saint-Seurin, 12 sont victimes de la peste. Mais la maladie ne fait pas de distinction et frappe toutes les catégories sociales, des paysans aux seigneurs, du médecin venu soigner le malade au notaire qui a rédigé son testament, sans épargner le prêtre qui a donné l’absolution et jusqu’au fossoyeur dernier maillon d’une chaîne mortifère. On murmure qu’à Bordeaux ville de 30 000 habitants « on compte plus de morts que de vivants ». Cette diminution brutale de la population a des conséquences sur la structure de la société du Moyen-Age : des conséquences psychologiques, intellectuelles et artistiques avec par exemple l’apparition du mouvement des Flagellants qui cherchent à attirer la clémence du ciel, ou celle des thèmes macabres dans l’art et aussi une tendance à une religion plus superstitieuse ; des conséquences politiques et militaires avec l’interruption des guerres dans l’ensemble de l’Europe ; des conséquences économiques avec la chute des revenus de la ville et sociales avec la raréfaction de la main d’œuvre, la hausse des salaires, la naissance d’une catégorie qui s’enrichit grâce aux acquisitions foncières à moindre coût et une concentration du patrimoine.

La chute du commerce des vins
Pour Bordeaux, qui représente un des pôles les plus actifs en Europe avec le commerce du vin, la Peste noire est synonyme de catastrophe économique et financière. Son trafic subit un effondrement de 80 à 90% par rapport aux premières années du XIVe siècle. Le registre de la Grande Coutume illustre parfaitement cette chute vertigineuse. Le nombre de tonneaux exportés tombe en 1348/1349, après la vendange 1348, à 5 923 (il était de 16 577 en 1336-1337). Un chiffre qui s’explique par le manque de main d’œuvre. Bordeaux est à l’arrêt.

La promesse « que jamais no guerpira »

Au-moyen-age-ils-se-sont-dit-oui_i480Les tenanciers ont déserté leurs vignes, ils ne sont plus assez nombreux pour assurer les travaux, il n’y a plus de vendangeurs pour récolter les raisins. Un peu partout dans le vignoble bordelais les habitants morts ou réfugiés en ville ont laissé des terres désertes « per las guerras et mortalitads que son estadas ». De ce fait la seigneurie a du mal à percevoir les redevances en nature et en argent.
Il faut imaginer Bordeaux, ville entourée de son enceinte du XIVe siècle en dehors de laquelle s’étend son vignoble suburbain. Une mer de vignes dessine un paysage de parcelles aux dimensions irrégulières en forme de rectangle plus au moins allongé, bordées d’aubarèdes et vimeneys qui poussent au bord des cours d’eau, et reliées entre elles par un réseau de chemins assez larges pour permettre le passage des charrettes. Ces parcelles sont cultivées par les tenanciers qui occupent différents métiers, artisans, commerçants ou laborador de vinha. Chaque jour ils franchissent l’une des portes des murs de la ville, empruntent l’un des nombreux chemins pour se rendre sur leurs parcelles. Au XIVe siècle Bordeaux est divisée en 10 paroisses, certaines à l’intérieur des murs mais d’autres semi-rurales s’étendent à l’extérieur. Au-delà des murs, des portes et des fossés, la vigne est reine de ce territoire qui lui est quasiment réservé et que l’on appelle las grabas de Bordeu. Il s’agit donc des premières « Graves » que l’urbanisation au fil du temps a repoussées plus au sud. Les archives gasconnes révèlent des faubourgs situés à l’extérieur des remparts de la ville, anéantis par la peste. C’est le cas du faubourg Saint-Julien (actuelle place de la Victoire) qui ne s’est apparemment jamais remis du fléau dévastateur. 15 ans après la Peste noire, les maisons du village Saint-Julien « sont encore à l’état déserts » : point d’héritiers, point « d’autres personnes » qui aient fait valoir leurs droits. Les nombreux actes de renouvellement de baux à fief nouveaux témoignent des tenures abandonnées ou en déshérence faute d’héritiers. La Peste noire aura pour effet de réduire l’émiettement de la propriété foncière. Face à cette crise, les seigneurs tentent de lutter contre l’abandon des tenures. De nouvelles formules apparaissent dans les actes. Outre les obligations de cultiver la vigne, le tenancier doit promettre que jamais no gurpira. Par la suite la vigne dévastée ou nouvellement plantée, oblige les seigneurs à accepter des modérations de cens pour soulager les tenanciers.

La reprise

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Puis « La grand’mort » s’éloigne aussi subitement qu’elle est arrivée sans disparaitre complétement pour autant. Souvent associé à la famine, aux guerres et aux mauvaises récoltes, le fléau revient par vague frapper Bordeaux et sa campagne tout au long du XIVe et des siècles suivants. Il faudra attendre le XVIe siècle pour voir apparaître les premières mesures et législations sanitaires qui ont posé les bases à l’élaboration de notre système de santé actuel. Les épidémies suivantes moins meurtrières que la Grande Peste de 1348 n’ont pas empêché Bordeaux de poursuivre son développement économique lié à la production viticole. Dès 1349, les chiffres des tonneaux de vins exportés attestent d’une belle reprise : 19 629 en 1352-1353. Bordeaux se redresse et accueille une population venue des régions voisines moins touchées par la mortalité pour remplacer la main d’œuvre manquante dans les vignes. Le vignoble restauré après les opérations de guerre en 1337-1341 est de nouveau en pleine production. Bordeaux maintient son emprise foncière sur sa campagne en continuant de développer non seulement son vignoble suburbain situé aux alentours immédiats de ses murailles mais aussi péri-urbain plus au sud et dans le Médoc. Progressivement des unités géographiques se distinguent et déboucheront sur la notion de « terroir ». Si la Peste noire laisse pour longtemps un traumatisme dans la société, Bordeaux et son vignoble ont poursuivi la route de leur destinée.

Catherine di Costanzo

Quelques références sur le sujet:

• Lavaud S. (2003) : Vins de Bordeaux au Moyen-Age, naissance d’une civilisation
• Renouard Y. (1965) : Bordeaux sous les rois d’Angleterre
• Renouard Y. (1948) : « Conséquences et intérêts démographiques de la Peste noire de 1348 » In : Population, 3ème , 1948.
• Barry, S., Gualde, N. (2007), « La peste noire dans l’occident chrétien et musulman, 1346/1347-1352/1353 » Dominique Castex D., Cartron I., (2007)
• Boutruche, R. (1963) : La crise d’une société. Seigneurs et paysans du Bordelais pendant la Guerre de Cent Ans, Paris.
• Castex D., Cartron, I. dir (2007) : Épidémies et crises de mortalité du passé, Ausonius éditions, Pessac 2007

Mouillard-Di Costanzo Catherine, (1988) : Le vignoble de la paroisse Sainte-Eulalie. TER Université de Bordeaux III

La vigne n’attend pas ! A Château Doyac, les travaux du vignoble en biodynamie à l’heure du confinement…

A l’heure du confinement où le temps semble suspendu, la vigne sortie de son sommeil hivernal pousse à grande vitesse et nous rappelle que la nature n’attend pas et ne peut être confinée. Au Château Doyac, Cru Bourgeois Supérieur du Haut-Médoc, les travaux en biodynamie se poursuivent dans le respect des mesures de sécurité sanitaire de chacun tandis que la conjoncture économique pourtant défavorable laisse entrevoir quelques espoirs.

Quand la vigne commence son cycle végétatif annuel…

Le confinement de la population déclaré le 16 mars en raison de la pandémie du coronavirus, est arrivé au moment où la vigne démarrait son cycle végétatif annuel. Après la taille effectuée pendant son sommeil hivernal, la vigne avec l’arrivée du printemps pointe le bout de ses bourgeons, qui se transformeront rapidement avec l’apparition des premières feuilles. Avec les beaux jours de mars, la vigne a pris de l’avance et nécessite des soins pour préparer la prochaine récolte. La situation sanitaire sans précédent du coronavirus n’empêche pas la nature de reprendre ses droits et la vigne de continuer à pousser. A Château Doyac, on s’est adapté à cette situation exceptionnelle en organisant le travail quotidiennement dans le respect des règles sanitaires dont la mise en place est facilitée par la structure moyenne de 30 hectares de cette propriété familiale située à Saint-Seurin de Cadourne.

« La vie de château » à l’heure du confinement

Depuis le rachat de la propriété en 1998, Max de Pourtalès travaille son vignoble en famille avec Astrid son épouse très impliquée dans les travaux en biodynamie et leur fille Clémence, œnologue, qui a rejoint la propriété en 2016. Premier Cru Bourgeois certifié en biodynamie, la famille de Pourtalès est habituée à s’investir personnellement dans les travaux du domaine. Le confinement n’a pas eu de répercussion sur leur travail qui nécessite une grande présence dans le vignoble. Quant aux trois vignerons-chauffeurs, leur travail se fait séparément, chacun dans sa parcelle. En mars, profitant des superbes journées ensoleillées, toute l’équipe s’est attelée au travail du sol, c’est-à-dire au buttage. Astrid a commencé à désherber à la binette les plus jeunes plantes, trop fragiles pour les outils de travail du sol. Max a préparé une nouvelle parcelle récemment acquise à son voisin pour y planter du Cabernet Franc qui viendra dans quelques années compléter l’assemblage du vin de Château Doyac. Les longues journées de sécaillage (ou carassonnage) ont permis de remettre la vigne en état avant sa pousse et avant les prochains travaux de pliage.

Les nombreux travaux du printemps en biodynamie

Clémence a passé la fameuse CMBT (Compost de Bouse Maria Thun) sur le sol des vignes. Un compost préparé dans le jardin de la propriété et élaboré avec l’aide du consultant en biodynamie Nicolas Jamin. Enterré dans une barrique pendant l’hiver, cet excellent compost devenu souple a été pulvérisé sur tout le vignoble. Le CMBT est recommandé en biodynamie car il développe l’humus dans le sol et favorise l’enracinement de la plante.

De plus Clémence pulvérisera dans les vignes une décoction de prêle 2 ou 3 jours avant la pleine lune de Pâques qui a lieu cette année le 8 Avril. La prêle est l’anticryptogamique de base en biodynamie car elle repousse le mildiou. Elle contient de la silice et provoque donc un durcissement des tissus.

La famille de Pourtalès attend que le froid soit passé et que les sols soient humides pour passer la 500P dans les vignes sur le sol, un compost qui favorise la vie microbienne du sol, sa structure et sa gestion de l’eau. Il comprend les préparations biodynamiques (Achillée, Camomille, Ortie, Ecorce de chêne, Pissenlit, Valériane).

Et le marché dans tout ça : craintes et espoirs

Aux craintes de gel menaçant jusqu’à la fin avril, s’ajoute la frustration de ne pas avoir pu faire déguster l’excellent millésime 2019 aux professionnels durant les primeurs annulés pour cause de coronavirus et reportés à une date inconnue. Ces craintes ajoutées à la tourmente économique déclenchée par les taxes américaines, ne sont pas des signes encourageants pour la filière viticole. Mais malgré ce contexte difficile, Château Doyac entrevoit un peu d’espoir avec notamment la vente récente de 22 000 bouteilles aux Etats-Unis. En attendant de sortir au plus vite de cette crise, la solidarité joue entre vignerons et négociants.

 

« The Corsair », la nouvelle cuvée en réalité augmentée du Château Laffitte Carcasset, raconte l’histoire du célèbre corsaire Jean Laffite

TheCorsair_Etiquette_HD Château Laffitte Carcasset, cru bourgeois à Saint-Estèphe lance « The Corsair », une cuvée destinée au marché export qui fait référence à Jean Laffitte, célèbre corsaire originaire du médoc, considéré comme un héros de guerre aux Etats-Unis. C’est aussi un clin d’œil qui rend hommage à son homonyme et peut-être cousin, Jean Laffitte qui fonda le domaine viticole de Laffitte Carcasset au 18ème siècle. Le lancement de cette cuvée s’accompagne d’une étiquette innovante et pionnière puisqu’il s’agit de la première étiquette en réalité augmentée à Bordeaux. Grâce à l’application gratuite SnapPress, l’étiquette prend vie et nous raconte l’histoire énigmatique et passionnante du corsaire Jean Laffitte. Cette innovation traduit l’esprit de dynamisme de Château Laffitte Carcasset qui depuis son rachat récent par Pierre Rousseau, homme d’affaire français passionné de grands vins, entreprend un programme de rénovation et restructuration des bâtiments et du vignoble afin d’emmener la propriété à son plus haut niveau.

La genèse du projet, « Jean Laffitte » une convergence historique

D’un côté il y a Jean Laffite dernier pirate des Caraïbes né d’après son biographe William C. Davis en 1780 près de Pauillac. Un personnage dont l’histoire s’entoure de mystères. Au 18ème siècle, Pauillac est l’avant-port de Bordeaux où de nombreux girondins partent à l’aventure faire fortune dans le nouveau monde. Jean Laffite en fait partie. Il quitte la France pour rejoindre les Caraïbes. Corsaire bien connu aux Etats-Unis, Jean « Laffite » ou « Laffitte » selon les documents, croise à Saint-Domingue avant de fonder un repaire de  pirates situé dans les bayous de la Nouvelle-Orléans. Il devient le héros de la Louisiane en aidant les américains à repousser l’envahisseur anglais lors de la bataille de 1815. Aujourd’hui encore, l’histoire de ce dernier pirate des Caraïbes très connu outre atlantique, continue de fasciner.

A la même époque, un autre Jean Laffitte achète en 1781 le vignoble existant au lieu-dit « Carcasset » situé au cœur de Saint-Estèphe et donne son nom à la propriété qu’il transmet à ses enfants. Mais l’histoire se perd après la révolution française. La famille conserve cependant des intérêts au Cap Français à Saint-Domingue.  De ces convergences historiques est née l’idée de la cuvée « The Corsair ».

Une étiquette pionnière en réalité augmentée lisible avec l’application SnapPress

SnapPressComme tout bon corsaire, la cuvée « The Corsair » devait sortir des sentiers battus et explorer de nouveaux territoires. Cette première étiquette en réalité augmentée à Bordeaux, constitue un outil de communication innovant permettant de lire son contenu sur l’écran du portable ou d’une tablette via l’application gratuite SnapPress. En scannant l’étiquette sur laquelle figure la reprise du portrait du corsaire Jean Laffitte et la signature du propriétaire de Château Laffitte Carcasset, une animation vidéo se déclenche et met en scène l’histoire de Jean Laffite. Château Laffitte Carcasset a travaillé avec l’agence POSQA, une start-up spécialisée dans l’accompagnement et la mise en place de projets en réalité augmentée. Cette agence est en étroite collaboration avec SnapPress, le n°1 en France et en Europe sur le marché de la Réalité Augmentée sur supports print.

« The Corsair » à la conquête de l’export

 Malgré un contexte politico-économique peu favorable, la cuvée « The Corsair » conçue comme une marque, s’adresse en première cible au marché export. Les objectifs sont d’attirer des consommateurs jeunes et connectés en proposant un produit de qualité issu de parcelles sélectionnées de Château Laffitte Carcasset. Capitalisant sur le millésime 2016 qui sera le millésime de lancement et son assemblage (60% de Cabernet Sauvignon), « The Corsair » se donne toutes les chances de réussir son abordage sur les marchés exports.